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Les approches techniques des électro-acousticiens amateurs
Bonjour à tous,
À mon tour. Je vous propose de décrire mon approche technique…. mais pas que... en qui me concerne, c’est plutôt un tout.

J’ai commencé avec des FH. À l’oreille, comme François. Je le remercierai jamais assez. Sans lui, j’aurais fini avec une barre de son Boulanger tellement je trouvais l’offre « prêt à consommer » médiocre et hors de prix. C’était en 2011. Ça ne s’est pas arrangé depuis. Quand on met le nez dedans, on ne s’arrête plus. J’ai fait plein de versions de FH, soit pour moi, soit pour des amis. J’ai même testé le reverse engineering. Ma dernière paire 100% à l’oreille a été un clone des Boenicke W5 pour mon fils.
Puis un jour j’ai eu la bonne idée d’acheter un Umik et de télécharger REW. J’avais pas trop merdé avec mes FH et même avec les W5, pourtant pas faciles avec leur boomer sur le coté et le tweeter derrière. Comme quoi, à l’oreille ça se fait aussi.
La suite, …. avec des FH, on a une barre assez haut, je passe sur les détails. Je n’étais pas rassasié. Le haut rendement m’attendait. C’était l’époque ou la marque PureAudioProject venait de sortir son premier modèle, les Trio15. À défaut de pouvoir les écouter, j’ai décidé de m’en inspirer. Ce fut ma révélation. Le baffle ouvert, c’est la musique, l’espace, la vie. Une fois qu’on y a goûté, c’est impossible de revenir au grave en boite et se passer de cette aération du message musical.
Fin de l’introduction, le décor est posé.

Mes baffles ouverts sont des deux voies et demi, trois ou quatre haut-parleurs, avec le grave en actif. Le grave est toujours en actif pour plusieurs raisons. Avoir le grave en actif permet de le régler et de l’adapter à la pièce d’écoute et aux goûts de l’auditeur. Ensuite, cela  me permet de réduire au max la largeur de l’enceinte et de contrer les effets du court circuit acoustique. Pour finir, cerise sur le baffle plan, cela permet aussi d’avoir un filtre minimaliste entre le médium et l’aigu. Un seul ou deux composants par enceinte. C’était banal il y a 40 ans ou plus. C’est devenu rare aujourd’hui.

Sur une deux voies, comme les FH, on croise  dans la zone d’hyper sensibilité de l’oreille. Ce qui rend difficile le mariage du grave/médium avec le tweeter. Avec trois HPs, c’est possible d’utiliser un large bande qui se chargera de toute la plage sensible de l’oreille. ( 100Hz-5000Hz). C’est ce que j’ai privilégié.
Dans le bas du spectre, le LB est  soutenu par une grosse gamelle 30cm, 38cm, jusqu’à 2x46cm…. En haut, ce sera un ruban ou un AMT. Les larges bande que j’utilise ont tous une membrane très légère, un gros moteur et une fréquence de résonance basse.
Revenons au grave. La musique, ce sont des transitoires. Un 20cm alimenté par une sinusoïde que l’on fait varier progressivement de 20Hz à 20 000Hz peut donner de très bons résultats à la mesure. Youpi. Sauf qu’en vrai le message musical est tout sauf linéaire. Plutôt anarchique et chaotique. Bref, ça ne le fera pas. Rien ne vaut un vrai HP de grave. À partir de 30cm MINIMUM. CQFD. C’est le seul moyen d’avoir de l’impact, de la densité, du poids et au final de la musicalité.  Et puis le 30Hz, quand il est reproduit par le haut-parleur, c’est autre chose que quand c’est la caisse ou le trou du bass reflex qui s’y colle.

Bien sûr, sur mes créations les HPs se doivent de fonctionner en dipole. Cela conserve l’homogénéité de la directivité sur tout le spectre, homogénéité qui n’existe pas sur une enceinte fermée, quelque soit sa charge. (4pi stéradians dans le grave, 2pi stéradians dans l’aigu). De là à dire que le prêt à consommer actuel  c’est de la …… pas terrible?  Globalement oui. Mais c’est bon pour le business. Cela peut faire vendre du câble, du traitement acoustique plus ou moins lourd  et tout plein d’accessoires qui ne devraient pas exister.

Revenons au sujet.
Le grave étant réglable, j’axe mon travail principalement sur le raccordement du médium et de l’aigu. Je croise  assez haut. Disons à partir de 5000Hz. Ce n’est pas figé, ce sont les HPs qui décideront quelle est la meilleure fréquence.
Je fais toujours un premier jet de filtre à l’arrache avec les courbes constructeur. Et je constate la misère avec le micro. C’est alors parti pour les itérations. En général, je corrige cette première version avec mon égaliseur numérique.
C’est plus rapide que de jouer du fer à souder. La modification du filtre arrive quand je trouve un bon compromis numérique.
Je re-mesure, re-corrige numériquement, re-modifie…. etc… etc…. Jusqu’à ce que j’arrive à ce que je cherche sur le moment. Je laisse alors tourner plusieurs jours/semaines histoire de bien confirmer mes impressions. En général, ce premier filtrage ne restera pas. Sur les Kerloas, j’ai cru y être au bout d’un an, il en a fallu 4 finalement. Sur les Hoëdic, 6 mois  ont été suffisant, mais je connais maintenant bien comment mon système fonctionne et ce que je cherche. Même si je ne suis pas à l’abris d’une rechute.
Je mesure toujours de la même façon. À la même distance des haut parleurs… que ce soit en phase de création ou pour régler le grave avant une écoute dans une nouvelle pièce d’écoute. C’est ma méthode perso.
Sur les FH, j’avais une courbe légèrement descendante entre le grave et l’aigu. 2 ou 3 dBs.
Avec un baffle ouvert, ma courbe cible se redresse pour finir par une pure  horizontale sur les Kerloas.

Les matériaux. Au fil du temps, j’en suis venu à développer une profonde aversion pour les MDF, agglomérés et autres cochonneries low cost. À chaque fois que je vois une enceinte, un nouveau modèle, je cherche deux choses, une photo du filtre et une de la caisse nue. Ça me donne une idée de la qualité de l’objet. (Et du respect du fabricant pour ses Clients) Ça fait souvent peur.  
J’aime le massif, le bois, le vrai. Son toucher, son odeur.  J’aimerais un jour arriver à choisir un grume, le faire sécher et l’utiliser pour créer un modèle, modèle qui sera unique, véritablement unique. J’en suis pas là. Je numérise, fais découper en CN et désormais j’assemble. A la base, je voulais sous-traiter l’assemblage de l’ébénisterie. Me concentrer sur le montage de l’enceinte. Peine perdue. Je n’ai jamais été satisfait par aucun menuisier. Plus je simplifiais, plus la facture s’alourdissait. Et plus le travail était bâclé.
Et si je suis capable d’assembler, tout le monde est capable d’en faire autant. C’est pour cela que j’ai sorti mon premier kit. Les autres modèles vont suivre.

Mais tout n’est pas figé. Il est possible que j’aille au bout du projet que j’ai nommé « celle que je n’aimais plus ».
Ça me trotte dans la tête depuis quelque temps. J’ai terminé sa conception. J’en reparlerai probablement très bientôt.
Bela
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RE: Les approches techniques des électro-acousticiens amateurs - par Bela Lugosi - 11-05-2024, 02:14 PM

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