01-31-2016, 04:17 AM
C’est assez marrant qu’un sujet comme cela qui est purement technique, mathématique et physique finisse en constat psychologique. C’est marrant, mais ce n’est pas vraiment étonnant, dès que l’on parle de reproduction musicale, les expériences et perceptions de chacun génèrent des considérations divergentes et pas toujours tamponnées au sceau du bon sens. Mais le sujet est intéressant et je vais tenter d’y rajouter un grain de sel, histoire de l’épicer un peu plus !
Bon, déjà, personne ne devrait contester que la dynamique est une caractéristique très importante de la musique, jouant sur les nuances, les attaques, l’énergie émotionnelle, etc… On a envie qu’elle soit bien reproduite.
Déjà, d’emblée, on sait que cela va être difficile, voire impossible. Aucun HP n’est capable de faire ce que fait un maillet frappant une percussion de 80 cm ou plus, aucun micro ne retranscrira impeccablement une soprano, une trompette, un piano et bien d’autres instruments. Il y a déjà de la perte au démarrage ! Ensuite, on ne va considérer que les producteurs de CD/SACD/HDCD qui font correctement leur boulot, sans compression, sans traficotage de studio, le plus bio possible. On a donc chez nous un certain nombre de fichiers audio-numériques de bonne qualité pas trop éloignés de la dynamique réelle des voix et des instruments.
Le point suivant du problème est de savoir à quel niveau moyen on va écouter cela. L’idéal pourrait sembler le niveau que l’on perçoit quand on est à une place idéale d’une salle de concert, par exemples un dixième rang pour un piano, un vingtième pour un orchestre symphonique, un premier pour la viole de gamme de Jordi Savall, 6 mètres pour un groupe de jazz en pure acoustique. À ces distances, le niveau moyen est encore assez fort, les 90 dB cités par Thierry sont une base de départ, mais l’énergie acoustique diminuant en proportion du carré ou du cube de la distance, suivant l’acoustique du lieu, nos systèmes n’ont pas à se goinfrer la puissance acoustique d’un piano de concert par exemple, la perte en niveau étant autour de 9 dB entre 1 mètre et 8 mètres. Cette énergie se partage entre les deux enceintes, donc encore 3 dB de gagnés. On est donc dans une reproduction de concert de piano raisonnable à demander dans les pointes environ 98 dB d’intensité sonore par enceinte. Ces chiffres sont donnés simplement pour se faire une idée. On va pas chipoter sur la marque du piano ou la forme de la salle ou celle du pianiste. Si on prend une enceinte qui donne un rendement de 87 dB à un mètre pour un watt, il en faudra 16 watts sur les deux voies pour avoir à peu près le niveau d’un piano écouté à 10 mètres en concert.
Vu comme cela, un ampli à tube basé sur un 845 semble juste capable de donner la reproduction d’un concert de piano avec des enceintes de rendement moyen dans un local moyennement réverbérant. Cela sera trop juste pour un orchestre symphonique et encore plus pour du jazz ou de la pop que l’on aime écouter avec l’énergie qu’il faut.
Restent deux points à mon avis beaucoup plus critiques que la puissance de l’ampli pour reproduire la dynamique. Parce que la dynamique musicale est représentée par des « transitoires », des impulsions, des fronts d’onde qui contiennent d’un bloc la fondamentale et les harmoniques de chaque note, suivies de résonances en tous genres. Comment reproduire un front d’onde s’il doit être reconstitué par plusieurs haut-parleurs qui ne « démarrent » pas ensemble. Si le médium attend que le tweeter ait fait une sinusoïde complète avant de démarrer lui-même, et le boomer ou le bas médium attend deux sinusoïdes du tweeter pour s’ébranler. Problème ! Adoucissement des transitoires, perte de micro-dynamique, modification des timbres. Et ce n’est pas de la psychologie non plus.
Enfin, la disposition des enceintes dans le local, l’étude acoustique de la diffusion des ondes, le contrôle des réflexions sur les parois, les résonances des parois selon leur matériau, vont jouer considérablement sur la façon dont on perçoit les transitoires au point d’écoute et fortement limiter la capacité d’un système à monter proprement en niveau acoustique. C’est comme vous voulez, mais rester radicalement dans le déni, c’est plutôt une bonne solution. Thierry a dix fois raison. Et c'est valable pour tout le monde.
Bon, déjà, personne ne devrait contester que la dynamique est une caractéristique très importante de la musique, jouant sur les nuances, les attaques, l’énergie émotionnelle, etc… On a envie qu’elle soit bien reproduite.
Déjà, d’emblée, on sait que cela va être difficile, voire impossible. Aucun HP n’est capable de faire ce que fait un maillet frappant une percussion de 80 cm ou plus, aucun micro ne retranscrira impeccablement une soprano, une trompette, un piano et bien d’autres instruments. Il y a déjà de la perte au démarrage ! Ensuite, on ne va considérer que les producteurs de CD/SACD/HDCD qui font correctement leur boulot, sans compression, sans traficotage de studio, le plus bio possible. On a donc chez nous un certain nombre de fichiers audio-numériques de bonne qualité pas trop éloignés de la dynamique réelle des voix et des instruments.
Le point suivant du problème est de savoir à quel niveau moyen on va écouter cela. L’idéal pourrait sembler le niveau que l’on perçoit quand on est à une place idéale d’une salle de concert, par exemples un dixième rang pour un piano, un vingtième pour un orchestre symphonique, un premier pour la viole de gamme de Jordi Savall, 6 mètres pour un groupe de jazz en pure acoustique. À ces distances, le niveau moyen est encore assez fort, les 90 dB cités par Thierry sont une base de départ, mais l’énergie acoustique diminuant en proportion du carré ou du cube de la distance, suivant l’acoustique du lieu, nos systèmes n’ont pas à se goinfrer la puissance acoustique d’un piano de concert par exemple, la perte en niveau étant autour de 9 dB entre 1 mètre et 8 mètres. Cette énergie se partage entre les deux enceintes, donc encore 3 dB de gagnés. On est donc dans une reproduction de concert de piano raisonnable à demander dans les pointes environ 98 dB d’intensité sonore par enceinte. Ces chiffres sont donnés simplement pour se faire une idée. On va pas chipoter sur la marque du piano ou la forme de la salle ou celle du pianiste. Si on prend une enceinte qui donne un rendement de 87 dB à un mètre pour un watt, il en faudra 16 watts sur les deux voies pour avoir à peu près le niveau d’un piano écouté à 10 mètres en concert.
Vu comme cela, un ampli à tube basé sur un 845 semble juste capable de donner la reproduction d’un concert de piano avec des enceintes de rendement moyen dans un local moyennement réverbérant. Cela sera trop juste pour un orchestre symphonique et encore plus pour du jazz ou de la pop que l’on aime écouter avec l’énergie qu’il faut.
Restent deux points à mon avis beaucoup plus critiques que la puissance de l’ampli pour reproduire la dynamique. Parce que la dynamique musicale est représentée par des « transitoires », des impulsions, des fronts d’onde qui contiennent d’un bloc la fondamentale et les harmoniques de chaque note, suivies de résonances en tous genres. Comment reproduire un front d’onde s’il doit être reconstitué par plusieurs haut-parleurs qui ne « démarrent » pas ensemble. Si le médium attend que le tweeter ait fait une sinusoïde complète avant de démarrer lui-même, et le boomer ou le bas médium attend deux sinusoïdes du tweeter pour s’ébranler. Problème ! Adoucissement des transitoires, perte de micro-dynamique, modification des timbres. Et ce n’est pas de la psychologie non plus.
Enfin, la disposition des enceintes dans le local, l’étude acoustique de la diffusion des ondes, le contrôle des réflexions sur les parois, les résonances des parois selon leur matériau, vont jouer considérablement sur la façon dont on perçoit les transitoires au point d’écoute et fortement limiter la capacité d’un système à monter proprement en niveau acoustique. C’est comme vous voulez, mais rester radicalement dans le déni, c’est plutôt une bonne solution. Thierry a dix fois raison. Et c'est valable pour tout le monde.