09-17-2020, 08:25 AM
(09-11-2020, 11:43 AM)PascalB a écrit : En fait, je profite de cette (très) longue discussion pour vous dire : je ne comprends RIEN à des termes utilisés : sonorité "ronde" ou "sèche", enceintes "douces" ou "dynamiques", et encore moins concernant les "harmoniques" qui sur un plan strictement théorique existent mais qui ont très peu de chance d'être réellement l'enjeu de la qualité musicale que nous entendons dans notre fauteuil.Mais si ! Nous pouvons nous mettre peu ou prou d'accord sur ce que nous entendons...
Evoquer la "capacité auditive de l'humain" me semble fondamental et de première importance effectivement. Non seulement notre organe sensoriel a pour chacun d'entre nous des caractéristiques physiques et physiologiques propres, mais en plus il y a derrière les nerfs qui transmettent le message, les synapses qui le relaient, le cerveau qui l'analyse, et encore en plus il y a "l'histoire" de la personne aussi bien physique que mentale voire même sociale.
Une personne qui a pratiqué longtemps la plongée sous-marine est forcément différente du point de vue de l'oreille du violoniste soliste ... Celui qui associe les notes hautes du violon à la craie qui crissait sur le tableau noir de son enfance ne trouvera pas les mêmes plaisirs à leur écoute que le mélomane bercé dans la musique par ses parents dès sa prime enfance.
Pour les couleurs, il y a des consensus de vocabulaire et des critères objectivables. Le bleu est plus "froid" que le rouge, mais on peut aussi décomposer les couleurs en % de chaque couleur primaire pour nous mettre tous d'accord sur une classification et sur un vocabulaire de description.
Pour le son, cela n'existe pas ! A part la fréquence qui permet objectivement de classer les sons du plus grave au plus aigu ... si ce son n'est composé que d'une seule et unique fréquence. En réalité, que ce soit la voix ou les sons des instruments de musique et même les sons de la vie de tous les jours (le bruit des touches du clavier quand je tape ces lettres), ce que nous entendons est toujours une "composition" de plusieurs fréquences à des amplitudes variables.
Alors comment décrire ce que nous percevons par l'ouïe ? Y a-t-il une échelle objective qui puisse être commune à tout le monde ? A priori non.
Même l'expression "scène sonore" n'est pas définie, bien que couramment utilisée. Qu'est-ce qu'une "scène sonore" ? (discussion de 2016 https://www.forum-hifi.fr/thread-2034.html).
En fait, je conclus pour ma part que chacun peut dire ce qu'il veut, employer le vocabulaire qui lui convient, ce sera toujours UN avis personnel et en quelque sorte indiscutable. Si quelqu'un dit après "moi je perçois plutôt ça" ce sera alors UN AUTRE avis indiscutable, et la théorie mathématique veut que chaque avis soit indiscutable car unique et univoque, même si les statistiques peuvent prévoir qu'il y aura peut-être 1 je ne sais combien de milliardième de chances pour que deux avis soient identiques.
Pour moi, le mérite de cette discussion, c'est de démontrer que nous ne nous entendrons pratiquement jamais sur ce que nous entendons.
sonorité "ronde" ou "sèche", enceintes "douces" ou "dynamiques", les "harmoniques", la "scène sonore" et "bleu est plus "froid" que le rouge" sont des caractérisations que tout le monde comprend.
Sur HCFR, j'avais demandé un jour à un professionnel masqué qui se la pétait "objectiviste" – et par-là adorait détester ceux qu'il nommait les "subjectivistes" – de me fournir un graphe de la mesure de la "neutralité", un mot qu'il employait à tout bout de champ, sans se rendre compte que tout "objectiviste" qu'il prétendait être il ne faisait que patauger en pleine subjectivité pour s'exprimer comme le commun des mortels hifistes, car de la neutralité il n'existe aucune mesure technique évidemment, et pourtant ce mot est immédiatement compréhensible par tout un chacun.
La hifi en tant que pratique, en tant que loisir commence là où s'arrête la technique. Là où commence la culture générale comme on disait autrefois...