J'ai donc récupéré la "bombe atomique".
Avant de parler de son état maintenant, je vais parler d'où je viens, pourquoi ce DA-60 et ce que j'ai fait.
Désolé si c'est long
Ma rencontre avec Jadis c'est sur un Salon au début des années 90. On avait écouté plein de choses, c'était l'époque des grands salons hifi avec les écoutes live Cabasse (musiciens en réel et playback sur la gamme d'enceinte Cabasse). Pour ceux qui n'ont pas connu cette époque, on s'embêtait quand même bien moins qu'aujourd'hui dans les salons...
Donc il y avait un DA-60 en présentation sur des ProAc, je ne sais plus le lecteur, probablement un JD1 en CD. Et c'est immédiatement une écoute qui a fait mouche chez moi. Hors de prix à l'époque, j'ai déjà raconté comment, il y a près de 20 ans, j'ai récupéré le mien. Une version de 1996 en KT90Ei.
On ne va pas refaire ce qu'est le son Jadis avec ses qualités et ses défauts. Mais personnellement je trouve que ce DA-60 est moins "chaud", moins typé que d'autres réalisations. Il est extrêmement puissant, mais paradoxalement moins chaleureux qu'un simple Orchestra (que j'ai eu en EL34 Svetlana bonne époque) ou qu'un DA-30 qui peut, dans la même configuration paraitre plus "musical". Bref c'est un monstre mais pas sans défauts et qu'il ne faut surtout pas prendre à priori comme le "pur son tube" Jadis.
J'ai appris à vivre avec, à changer ses tubes et à un moment donné, j'ai eu envie de plus. J'ai pas mal discuté avec Calmettes au niveau des tubes de puissance. Il semblait rechigner à mettre autre chose que les KT90Ei. En KT90 il n'aimait pas les EH, j'ai essayé, déjà raconté, c'est peut-être ce qu'il y a de pire à monter sur ce DA-60. L'EL34 (ou similaire) était pour moi un retour en arrière. Quand on a gouté à ce que peut donner un DA-60 en grave on n'a pas franchement envie de le sacrifier. Alors j'ai persévéré et j'ai beaucoup douté. A un moment, mes goûts musicaux évoluants j'en ai eu marre de ce côté trop rond sur le grave. Il me fallait la même articulation mais avec plus de fermeté. J'ai aussi fait des erreurs de source et je me suis perdu... mais je ne voulais pas changer ce Jadis. Je voulais simplement MON Jadis et pas le Jadis tel qu'il était. Alors j'ai cherché qui pourrait m'aider à le rendre à mon goût et a démarré une période de plus de 10 ans pendant laquelle j'ai fait profondément modifier mon appareil, le câblage, les tubes, on a cherché sur tous les points. A un moment j'ai cru que la GEKT88 pouvait y arriver mais non et a commencé mon usage de la KT120 avec tout ce que j'ai raconté. Il me manquait toujours quelque chose. J'étais en fait arrivé à un son plus transistor que tube, il manquait de magie. J'avais plein de défauts en moins et également plein de qualité en moins. Je jouais sur plein d'autres choses, enceintes, câbles, remises en question diverses...
Et j'ai raconté le chant du cygne des KT120, quelques résistances bien attaquées qui ont dû jouer sur le bias, un équilibrage différent des tubes dans le push pull (le Jadis compense). Bref j'ai senti quelque chose se passer et il fallait explorer. Dans le même temps, vu qu'il fallait remplacer les KT120 c'était le moment de revenir à autre chose. Je passe la réflexion, j'en suis arrivé à la conclusion que mon tube, celui de mon éducation musicale était la 6550 et qu'il fallait trouver le bon mariage et le bon tuning de l'appareil.
Il est donc parti il y a 15 jours dans l'optique d'une nouvelle transformation. Elle était très importante pour moi, sans succès je pense que j'arrêtais le tube, ou cette façon de percevoir le tube. Il fallait corriger quelques modifications du passé qui n'allaient pas dans le sens recherché et tester de bonnes 6550. A un moment j'ai eu un texto disant : "ton truc est une bombe atomique". Il me tardait alors de le récupérer.
De retour chez moins à 2h moins le quart du matin, je n'ai pas résisté à brancher l'ampli. Grosse ronflette, boucle de masse, énorme déséquilibre de phase secteur, le bougre a bien changé. J'ai dû batailler pour trouver le bon équilibre secteur (toujours pas symétrisé et avec mise à la terre). Mais j'y suis arrivé et j'ai commencé les écoutes. J'ai dû dormir 2h, j'ai repris ce matin, virant tel ou tel élément de compensation pour trouver un neutre acceptable.
Donc le verdict ?
Pas encore
Je dois d'abord dire que je ne suis pas un mec fondamentalement sentimental. Perso ce qui m'émeut n'est pas forcément la même chose que les autres. Je suis un extraverti mais avec un côté sentiment plutôt bien enfoui et je ne le montre pas trop. Il m'arrive cependant de ressentir une émotion très profonde que je ne peux empêcher de sortir. Ca m'arrive avec la musique à certains moment quand on prends "les poils" mais ça devient rare, il faut souvent être surpris pour ça, que la musique touche une vibration particulière, bref ce n'est pas si simple. En concert live on peut avoir cette sensation que le son nous traverse et vient faire vibrer je ne sais pas quel élément connecté à l'âme. Pour moi, ce sont des trucs ressentis par exemple à l'époque des mega-concerts de Jean-Michel Jarre ou autres concerts particulièrement bien sonorisés.
Et donc j'ai mis quelques pistes que je connais bien, des morceaux tests, pour avoir une idée des progrès réalisés. Parmi ceux là un titre que j'utilise pour écouter fort et ressentir l'aspect concert : Don't Stand So close to me de The Police / Live in Atlanta 2003. Elle est particulière cette prise de son, on est loin et pourtant le volume ressenti est énorme. Au départ de longue notes de grave. J'ai été traversé... Jamais je ne l'ai écouté comme ça, j'ai vibré et les larmes me sont montées aux yeux. Ca parait con, surtout pour un "insensible" comme moi. Mais voilà, j'en ai presque chialé. J'ai pris mon téléphone et appelé longuement celui qui a réussi cette magie avec ce qui est maintenant MON Jadis DA-60. Il m'a fallu 20 ans ou presque pour en arriver là... 20 ans où, si je n'avais pas été attaché à l'objet j'aurais mille fois dû passer à autre chose.
Concrètement le changement le plus fondamental est une puissance absolument phénoménale avec une articulation et une beauté du registre grave absolument magistrales. Ca prend aux tripes. On n'est pas dans le côté baveux du DA-60 d'origine, il tient jusqu'à un extrême grave abyssal sans jamais se désunir. Selon les enregistrements on peut arriver à une sècheresse du grave tout bonnement hallucinante et quand la sècheresse n'est pas sur la piste on a une maitrise de la rondeur, un sentiment de plénitude absolue. J'ai enfin le grave que je recherchais depuis ma naissance à la musique. Je pense que mon ampli est maintenant capable de tenir n'importe quelle enceinte allant explorer les ténèbres. Chez moi, dans ma pièce je ne pourrais pas aller plus loin, ça ne sert à rien, je ne vais pas transformer mon salon en auditorium ou chambre sourde, je vais vivre avec ces vibrations de la pièce, ces imperfections qui font finalement partie de la vie.
Sur le médium, j'ai maintenant ce grain que j'aime et que j'avais perdu avec les KT120. Il n'en fait pas trop, j'ai récupéré de la chaleur tube, mais sans le côté caricatural. Les voix sont belles, pas trop grosses j'aime bien. Et je récupères la magie de l'allumage d'un ampli guitare à l'enregistrement, cette émotion particulière des premières notes de guitare comme dans Nutshell d'Alice in Chains Live s'il faut préciser. J'arrive à ressentir le même plaisir qu'avec les bonnes EL34 sans le côté too much. Quand les tubes seront bien rôdés ça promet...
Pour l'aigu, vu la manière dont le grave est en place, il est bien là, soyeux, absolument pas agressif mais pourrait s'ouvrir un poil plus. Je mets ça sur le compte des 6550 qui ne sont pas encore ouverts, je vais patienter avant de toucher à quoique ce soit. Je suis à l'équilibre là, je le sens, je dois attendre et ensuite travailler sur tout le reste. Le potentiel est énorme.
Je suis donc ravi de mon ampli.
Je pense qu'il peut maintenant me servir à progresser dans ma quête absolue de MON rendu (qui ne sera pas celui d'un autre).
Je l'ai remis avec le préampli, parce que ça lui fait du bien. Je découvre d'ailleurs que certains font pareil avec ce même AR SP16 qui peut-être décrié par certains, mais qui pour moins de 1000 euros apporte la télécommande qui me manque et la précision qui manque au DA-60 parce que le préampli intégré au Jadis repose sur un seul tube fait vite basculer l'appareil dans un sens ou un autre et qu'il est plutôt une usine à câbles (quand on regarde dedans). J'arrive à plus finement tuner mon son avec le SP16 qu'avec le DA-60 seul. Je vais aussi faire des essais du Mytek en direct. Pendant 15 jours passés sans le Jadis j'ai pu constater que son contôle de volume analogique est bluffant. Il peut me supprimer un intermédiaire et a aussi sa télécommande. Pour le moment je laisse comme ça.
Je sais que je vais passer par plein d'états. Que les 6550 vont s'ouvrir et se refermer avant d'atteindre leur plein potentiel. Il y aura peut-être des phases moins belles que d'autres, mais il faut tenir. Si je touche à trop de choses maintenant je perdrais de l'expérience plus qu'autre chose.
Dernière chose, vu que la montée en puissance et la tenue des enceintes sont vraiment vraiment hallucinants, sans distorsion et sans pincer le son, je vais peut-être pouvoir tomber dans le panneau Honnêtement je ne vois rien qui puisse lui faire peur maintenant.
Avant de parler de son état maintenant, je vais parler d'où je viens, pourquoi ce DA-60 et ce que j'ai fait.
Désolé si c'est long
Ma rencontre avec Jadis c'est sur un Salon au début des années 90. On avait écouté plein de choses, c'était l'époque des grands salons hifi avec les écoutes live Cabasse (musiciens en réel et playback sur la gamme d'enceinte Cabasse). Pour ceux qui n'ont pas connu cette époque, on s'embêtait quand même bien moins qu'aujourd'hui dans les salons...
Donc il y avait un DA-60 en présentation sur des ProAc, je ne sais plus le lecteur, probablement un JD1 en CD. Et c'est immédiatement une écoute qui a fait mouche chez moi. Hors de prix à l'époque, j'ai déjà raconté comment, il y a près de 20 ans, j'ai récupéré le mien. Une version de 1996 en KT90Ei.
On ne va pas refaire ce qu'est le son Jadis avec ses qualités et ses défauts. Mais personnellement je trouve que ce DA-60 est moins "chaud", moins typé que d'autres réalisations. Il est extrêmement puissant, mais paradoxalement moins chaleureux qu'un simple Orchestra (que j'ai eu en EL34 Svetlana bonne époque) ou qu'un DA-30 qui peut, dans la même configuration paraitre plus "musical". Bref c'est un monstre mais pas sans défauts et qu'il ne faut surtout pas prendre à priori comme le "pur son tube" Jadis.
J'ai appris à vivre avec, à changer ses tubes et à un moment donné, j'ai eu envie de plus. J'ai pas mal discuté avec Calmettes au niveau des tubes de puissance. Il semblait rechigner à mettre autre chose que les KT90Ei. En KT90 il n'aimait pas les EH, j'ai essayé, déjà raconté, c'est peut-être ce qu'il y a de pire à monter sur ce DA-60. L'EL34 (ou similaire) était pour moi un retour en arrière. Quand on a gouté à ce que peut donner un DA-60 en grave on n'a pas franchement envie de le sacrifier. Alors j'ai persévéré et j'ai beaucoup douté. A un moment, mes goûts musicaux évoluants j'en ai eu marre de ce côté trop rond sur le grave. Il me fallait la même articulation mais avec plus de fermeté. J'ai aussi fait des erreurs de source et je me suis perdu... mais je ne voulais pas changer ce Jadis. Je voulais simplement MON Jadis et pas le Jadis tel qu'il était. Alors j'ai cherché qui pourrait m'aider à le rendre à mon goût et a démarré une période de plus de 10 ans pendant laquelle j'ai fait profondément modifier mon appareil, le câblage, les tubes, on a cherché sur tous les points. A un moment j'ai cru que la GEKT88 pouvait y arriver mais non et a commencé mon usage de la KT120 avec tout ce que j'ai raconté. Il me manquait toujours quelque chose. J'étais en fait arrivé à un son plus transistor que tube, il manquait de magie. J'avais plein de défauts en moins et également plein de qualité en moins. Je jouais sur plein d'autres choses, enceintes, câbles, remises en question diverses...
Et j'ai raconté le chant du cygne des KT120, quelques résistances bien attaquées qui ont dû jouer sur le bias, un équilibrage différent des tubes dans le push pull (le Jadis compense). Bref j'ai senti quelque chose se passer et il fallait explorer. Dans le même temps, vu qu'il fallait remplacer les KT120 c'était le moment de revenir à autre chose. Je passe la réflexion, j'en suis arrivé à la conclusion que mon tube, celui de mon éducation musicale était la 6550 et qu'il fallait trouver le bon mariage et le bon tuning de l'appareil.
Il est donc parti il y a 15 jours dans l'optique d'une nouvelle transformation. Elle était très importante pour moi, sans succès je pense que j'arrêtais le tube, ou cette façon de percevoir le tube. Il fallait corriger quelques modifications du passé qui n'allaient pas dans le sens recherché et tester de bonnes 6550. A un moment j'ai eu un texto disant : "ton truc est une bombe atomique". Il me tardait alors de le récupérer.
De retour chez moins à 2h moins le quart du matin, je n'ai pas résisté à brancher l'ampli. Grosse ronflette, boucle de masse, énorme déséquilibre de phase secteur, le bougre a bien changé. J'ai dû batailler pour trouver le bon équilibre secteur (toujours pas symétrisé et avec mise à la terre). Mais j'y suis arrivé et j'ai commencé les écoutes. J'ai dû dormir 2h, j'ai repris ce matin, virant tel ou tel élément de compensation pour trouver un neutre acceptable.
Donc le verdict ?
Pas encore
Je dois d'abord dire que je ne suis pas un mec fondamentalement sentimental. Perso ce qui m'émeut n'est pas forcément la même chose que les autres. Je suis un extraverti mais avec un côté sentiment plutôt bien enfoui et je ne le montre pas trop. Il m'arrive cependant de ressentir une émotion très profonde que je ne peux empêcher de sortir. Ca m'arrive avec la musique à certains moment quand on prends "les poils" mais ça devient rare, il faut souvent être surpris pour ça, que la musique touche une vibration particulière, bref ce n'est pas si simple. En concert live on peut avoir cette sensation que le son nous traverse et vient faire vibrer je ne sais pas quel élément connecté à l'âme. Pour moi, ce sont des trucs ressentis par exemple à l'époque des mega-concerts de Jean-Michel Jarre ou autres concerts particulièrement bien sonorisés. Et donc j'ai mis quelques pistes que je connais bien, des morceaux tests, pour avoir une idée des progrès réalisés. Parmi ceux là un titre que j'utilise pour écouter fort et ressentir l'aspect concert : Don't Stand So close to me de The Police / Live in Atlanta 2003. Elle est particulière cette prise de son, on est loin et pourtant le volume ressenti est énorme. Au départ de longue notes de grave. J'ai été traversé... Jamais je ne l'ai écouté comme ça, j'ai vibré et les larmes me sont montées aux yeux. Ca parait con, surtout pour un "insensible" comme moi. Mais voilà, j'en ai presque chialé. J'ai pris mon téléphone et appelé longuement celui qui a réussi cette magie avec ce qui est maintenant MON Jadis DA-60. Il m'a fallu 20 ans ou presque pour en arriver là... 20 ans où, si je n'avais pas été attaché à l'objet j'aurais mille fois dû passer à autre chose.
Concrètement le changement le plus fondamental est une puissance absolument phénoménale avec une articulation et une beauté du registre grave absolument magistrales. Ca prend aux tripes. On n'est pas dans le côté baveux du DA-60 d'origine, il tient jusqu'à un extrême grave abyssal sans jamais se désunir. Selon les enregistrements on peut arriver à une sècheresse du grave tout bonnement hallucinante et quand la sècheresse n'est pas sur la piste on a une maitrise de la rondeur, un sentiment de plénitude absolue. J'ai enfin le grave que je recherchais depuis ma naissance à la musique. Je pense que mon ampli est maintenant capable de tenir n'importe quelle enceinte allant explorer les ténèbres. Chez moi, dans ma pièce je ne pourrais pas aller plus loin, ça ne sert à rien, je ne vais pas transformer mon salon en auditorium ou chambre sourde, je vais vivre avec ces vibrations de la pièce, ces imperfections qui font finalement partie de la vie.
Sur le médium, j'ai maintenant ce grain que j'aime et que j'avais perdu avec les KT120. Il n'en fait pas trop, j'ai récupéré de la chaleur tube, mais sans le côté caricatural. Les voix sont belles, pas trop grosses j'aime bien. Et je récupères la magie de l'allumage d'un ampli guitare à l'enregistrement, cette émotion particulière des premières notes de guitare comme dans Nutshell d'Alice in Chains Live s'il faut préciser. J'arrive à ressentir le même plaisir qu'avec les bonnes EL34 sans le côté too much. Quand les tubes seront bien rôdés ça promet...
Pour l'aigu, vu la manière dont le grave est en place, il est bien là, soyeux, absolument pas agressif mais pourrait s'ouvrir un poil plus. Je mets ça sur le compte des 6550 qui ne sont pas encore ouverts, je vais patienter avant de toucher à quoique ce soit. Je suis à l'équilibre là, je le sens, je dois attendre et ensuite travailler sur tout le reste. Le potentiel est énorme.
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Je pense qu'il peut maintenant me servir à progresser dans ma quête absolue de MON rendu (qui ne sera pas celui d'un autre).
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