(07-12-2019, 10:27 AM)chakiwi a écrit : Ok je veux bien mais alors pourquoi certain transfos ont une notoriété phénoménale et d'autres sont considérés comme des boucheurs de son.
Par exemple mes Lumley étaient équipés de transfos réputés et c'est vrai que les Audiophiles s'accordent a dire que ce sont les transfos qui le faisaient bien et pas le montage push-pull on ne peut plus basique.
Paul
Ce n'est pas le prix qui fait la qualité d'un transformateur mais le savoir-faire du bobineur.
Par ailleurs, le transformateur n'intervient dans le rendu final que si on ne sait pas faire de correction ou si on n'en veut pas pour d'obscures raisons. Quand on conçoit un amplificateur, on sait que l'étage de sortie, qu'il soit à tubes ou à transistors, va nous apporter joyeusement entre 2 et 5% de distorsion harmonique. Quand on joue avec des triodes de puissance style 300B ou 2A3, c'est encore pire parce que les fabricants utilisent des drivers moisis. J'assume : si on veut piloter correctement une 2A3 ou une 300B, il faut un driver à deux étages et une pentode en puits de courant quelque part sous peine de récupérer énormément de distorsion dans le swing de 100V nécessaire à la commande de la triode. La plupart du temps, on trouve une simple triode avec une grosse résistance de cathode (ce qui implique une grosse variation du courant dans le driver et des distorsions). Je ne dirais pas ce que j'en pense.
Bref, entre le driver, l'étage de sortie et le transfo, il est vraiment rare d'obtenir moins de 5% de TDH à pleine puissance en classe A1. En classe B, c'est encore pire. On a de la chance, pour la classe A, c'est de l'harmonique de rang 2, ça pourrait être pire. En classe B, eh bien, c'est 3 et 5.
C'est pour corriger cette distorsion qu'on a commencé à utiliser des contre-réactions RC (mais qui avaient le mauvais goût d'introduire une constante au dénominateur de la transformé en p de la fonction de transfert) puis des corrections différentielles (brevet BELL des années 1970 qui retire cette constante au prix de difficulté de gestion de la phase). Avec une correction différentielle, on peut se permettre 35 dB dans la correction, soit un taux d'amortissement supérieur à 100. Ça permet même de débrancher une enceinte sur un amplificateur en fonctionnement sans griller le transfo de sortie !
Cet asservissement ne sait pas d'où provient la distorsion. Il corrige donc globalement les distorsions de la boucle. On peut donc utiliser n'importe quel transformateur à partir du moment où sa phase ne fait pas n'importe quoi (c'est-à-dire n'importe quel transformateur de bande passante suffisante, un transfo étant généralement un filtre passe-bas d'ordre 3 vis à vis de la phase). J'ai même poussé le vice à utiliser pour montrer l'intérêt de la correction différentielle un PP d'EL84 montées en pentodes et un vulgaire transformateur d'alimentation en transformateur de sortie. Ça fonctionne. La seule chose qu'il faut vérifier, c'est la puissance du transformateur pour que les fils des bobinages aient un rayon inférieur à la peau à 20 kHz.
En d'autres termes, ce qu'il faut regarder dans un transfo quand on conçoit un ampli correct, c'est sa réponse en phase (le reste...) pour assurer une correction adéquate. Maintenant, vous avez le droit de chercher le transformateur le plus pur possible. Ça ne fonctionnera pas mieux sauf si votre asservissement est mal fichu, auquel cas votre taux de distorsion et votre gain dans la bande seront effectivement fonction votre transformateur. Mais on n'est plus exactement dans la haute fidélité.
Bien cordialement,
JB
J. Bertrand,
SYSTELLA SAS, Conception de circuits à tubes à cheval entre Paris et Brive
http://www.systella.fr
[url=http://www.systella.fr][/url]RCS 832495378 Brive-la-Gaillarde, APE 7112B
SYSTELLA SAS, Conception de circuits à tubes à cheval entre Paris et Brive
http://www.systella.fr
[url=http://www.systella.fr][/url]RCS 832495378 Brive-la-Gaillarde, APE 7112B