Nous avons avec mon copain Gillou hier procédé à des essais sérieux de comparaison entre les différentes solutions de filtrage éthernet qu’on avait, en entrée de lecteur réseau. Je vous propose donc d’exposer nos résultats, partagés sans réserve particulière. Pas d’alcool bien sûr, juste un café et un seul en début d’après midi. Ces résultats ont ils quelque valeur universelle, aucune idée, c’est un essai dans une situation et cela n’a pas d’autre intention que de donner du compte rendu d’essai afin d’alimenter la réflexion, les comparaisons, seules source pour moi intéressantes afin de savoir quel appareil sera le plus intéressant au final.
Sommes nous aussi fous que le gugus de Computer Audiophile? Non moins, nous on met pas de word clock sur réseau et serveurs... mais on peut être considéré comme tel ça ne me dérange pas, de toute façon tout passionné a sa part de folie, cela ne le rend pas influencé pour autant. De toute façon j’a rien à vendre, ou si je vendais quelque chose ce que je vais dire ici n’en ferait pas forcément la meilleure publicité...
Les matériels en test:
- un routeur netgear basique à la sauce Swenson comme cité en début de ce sujet, sur son alim à découpage raccordée à un filtre secteur (type Francis Ibre)
- un pont optique TPlink avec ses alim à découpage, ou avec deux batteries type power bank
- un filtre pour alim DC , le IFi audio dc ipurifier, qui permet de nettoyer un courant dc entre alim et utilisateur
- un Waversa Smarthub (uniquement partie éthernet testée).
- deux cables Ethernet Supra cat 8
- deux cables Ethernet cat6 UTP, un de base non blindé, l’autre identique avec un blindage externe sauce swenson.
Le tout sur un Lumin M1, cable d’alim Ocellia tout argent sur filtre secteur (type Francis Ibre), cable hp Duelund, Cabasse Skiff en écoute assez proche, temps de réverb correct de par un petit traitement passif ciblé, réflexions primaires gérées donc finesse de restitution au rendez vous en plus de l’écoute assez proche.
En amont coté réseau, un cable d’une dizaine de mètres qui va à un routeur wifi sur lequel est branché une box et un Nas synology.
Ensemble des écoutes réalisées avec deux passages de pistes uniquement, l’un pour la mise en place et naturel de voix dans un espace ouvert, l’autre pour les timbres, attaque, vibratos, dynamique d’un instrument acoustique bien capté.
- début de piste 5 de l’album de Violoncelle de Alisa Weilerstein, Préludio Fantasia
- à partir d’1min20 de la piste 4 de l’album de Monteverdi par Rinaldo Alessandrini, Lamento de la Ninfa
Le point de départ est l’usage du netgear modifié seul: réseau>> netgear>> supra cat8>>lecteur réseau. C’est ici la configuration la plus intéressante qui avait été retenue récemment, laissant de coté un filtre reseau Etalon qui quelque soit son positionnement donnait une restitution moins dynamique en comparaison du netgear seul. Avant cela c’est néanmoins l’Etalon qui donnait le meilleur résultat, plus fluide qu’un pont optique de base ou que rien du tout, la fluidité étant alors l’élément prioritaire pour la satisfaction de l’écoute.
Le cable secteur Ocellia associé à un petit fusible qui va bien ayant vraiment permis au M1 de gagner en fluidité, ouverture, richesse, le jeu sur la partie réseau permettait alors de montrer des écarts plus marqués.
- Mise en place du pont optique seul sur batteries à la place du netgear: c’est moins bon que le netgear seul, restitution plus terne, froide, perte de fluidité et plus brouillon. Un peu plus vivant mais aussi plus crispé avec les alim à découpage d’origine.
- Mise en place du petit filtre IFI audio entre une batterie et le récepteur de pont optique: c’est mieux, gain en fluidité, plus d’air dans la restitution, notre voix féminine qui s’installe plus naturellement dans l’espace avec une meilleure lisibilité, plus en relief et vivante, moins plate et froide. L’idée du Filtre était de limiter les pollutions dues à la batterie powerbank qui est certes séparée du réseau, mais contient encore un bout de module à découpage en interne, le gain est réel et on est proche de la restitution du netgear seul, en un peu moins dynamique. C’est la configuration que j’utilisais jusqu’à maintenant.
- Ifi audio placé sur l’émetteur du pont optique , coté réseau donc, aucun apport constaté, c’est bien en aval qu’il apporte.
- retour du netgear swenson mais cette fois en aval du pont optique, ça donne réseau>> pont optique sur batterie>> netgear>> lecteur réseau (avec filtre ifi sur le récepteur de pont optique, deux supra cat8)
C’est moins bon! Quelques allers retours réalisés mais non, c’est équivalent au pont optique seul sans ifi en place, avec le netgear seul ça fonctionne bien mieux. Surpris nous sommes mais c’est ainsi.
- passage du netgear en amont du pont optique: réseau >> netgear>> pont optique sur batterie >>> lecteur réseau.
C’est un peu meilleur que le pont optique seul avec le filtre ifi en place sur le récepteur de pont optique, à la fois vivant et fluide, une voix féminine qui gagne un peu en ampleur, contraste dynamique quand elle monte, avec douceur et aération. La scène est un poil plus contenue cepedant qu’avec le netgear seul. Le fait de mettre le ifi ou pas change peu les choses, le gain est là avec ou sans lui... tant que le netgear est présent en amont du pont optique.
- mise en place du Waversa seul, ça donne : réseau>> Waversa >> supra cat8 >>lecteur réseau
Un petit moment d’adaptation pour comprendre ce qui se passe, car ce ne sont plus les mêmes paramètres qui sont impactés dans l’écoute. C’est un peu moins « rythmé » que le netgear seul, un peu plus posé en première sensation, ce qui déstabilise un peu. Jusqu’à maintenant les changements se faisaient sur la fluidité, l’aération dans le haut du spectre, la dynamique, vie dans la musique, le passage d’une sensation d’artificiel à une sensation de naturel, libre, respirant.
Là quelques allers retours montrent que les voix féminines et masculines de Monteverdi sont nettement mieux articulées, relief, plus de grain, de nuance, de matière et tenue à la fois, on ne s’arrète pas à un gain en fluidité et aération c’est bien plus quand l’enregistrement fait preuve de subtilité, l’analyse des voix les rend plus naturelles, charnelles, elles prennent mieux aux tripes alors qu’elles restent plus lissées, ennuyeuses dans les autres configurations réseau. Sur le violoncelle d’Alisa Weilerstein les attaques, vibratos de cordes, développé des timbres sont bien mieux retranscrits, on entre mieux dans l’instrument et toutes ses subtilités, vibrations, attaques, c’est une écoute plus développée et naturelle, riche, qui me rappelle exactement le type de gain que j’avais eu en passant du 3dlab Nano au Refstream, meilleur timing, c’est plus net mais pas juste dans le sens macro dynamique comme le font les mauvais cables secteur, non c’est vraiment un gain dans l’analyse de la musique, la mise en lumière et le liant des petites informations qui rendent l’écoute riche et naturelle, pas analytique ou systématique.
Sur des enregistrements assez lissés, peu nuancés, l’écart se réduit et on peut parfois préférer le netgear seul qui donne un résultat un poil plus vivant, enjoué, peut être l’effet « batterie » du Waversa qui rappelle le coté posé du pont optique sur batterie, mais en aucun cas le Waversa manque de dynamique vu la vie apportée au violoncelle d’Alisa Weilerstein cette fois supérieur au netgear seul. Vraie dynamique du signal... contre une dynamique un peu plus artificielle de l’autre.
- derniers essais, les cables éthernet entre routeur et lecteur réseau, soit cat7 supra, soit cat6a utp basique soit le même cat6a mais blindé façon Swenson. Peu d’écart discernable entre les deux cables cat6a, la restitution est fluide et aérée, agréable, mais plus lissée que le supra qui lui offre une restitution plus contrastée. L’écart est plus important entre cables si on est sur le waversa que sur le netgear, cela augmente le contraste dynamique apporté par le Supra, avec une sensation de timbres plus riches en sa faveur. Le défaut du supra est une sensation d’un peu moins d’air dans la restitution, mais cet aspect est ici moins important que le lissage donné par les petits cat6a utp en comparaison. Faudrait un autre modèle pour se faire une idée. En tout cas, le petit cat6a utp non blindé donnait quelque chose de meilleur, plus décontracté, fluide que tous les bouts de cables réseau classiques blindés lors de précédents essais, mis à part le Supra.
- le filtre ifi audio sur l’alim du netgear... c’est moins bon que rien, je me demande si dans le principe de filtrage du ifi on ne perd pas la mise à la terre, ou simplement ce n’est pas compatible avec la mise à la terre, aucun intérêt ici en tout cas.
Voilà donc les résultats du jour. J’avais mis en place le Waversa sur mon second système sans faire d’allers retours, depuis sa mise en place j’avais senti à chaque écoute que mes enregistrements étaient plus impiquants, prenants, différencés, mais sans avoir fait de comparaison.
Pour mon ami, un appareil de ce prix n’est pas envisageable, c’est bien normal et moi même j’aurais pas tenté un truc pareil il y a un an. Aujourd’hui j’espère qu’on pourra sortir des solutions moins onéreuses mais au moins aussi intéressantes, je pense bien sûr au futur biniou de Swenson via Uptone Audio.
Si le gars de computer audiophile dit vrai, il place le premier switch de Paul Pang au même niveau que le netgear bricolé, à 1 dans son échelle de 1 à 10, et le dernier Sotm avec horloge externe à 10. Je comprends mieux sa notation du coup, et pense qu’il n’est probablement pas si farfelu que ça dans ses comparaisons (l’échelle de valeur gonflée de l’audiophile a peu d’importance, chacun peut faire la part des choses). J’imagine que les résultats seront variables selon les lecteurs réseau, pourquoi auraient ils tous le même genre de sensibilité, donc prudence et circonspection....
Pour préciser, le Waversa assure deux rôles, c’est un reclockeur/filtre usb, et un reclockeur/filtre éthernet 4 ports, utilisant les circuits d’horloge des dacs de la marque et étant alimenté par des batteries avec charge et permutations automatique. Il utilise un circuit totalement propriétaire (ce n’est pas un switch modifié comme ceux présents sur le marché comme fond Paul Pang, AQvox ou Clonesaudio donc).
Ce Waversa a quelques défauts gênants pour le prix, ce qui fait de lui un peu plus une épure d’ingé bien finie qu’un produit fini prérenne, en effet il n’offre pas assez de capacité en courant coté batteries pour assurer à la fois le fonctionnement en usb et éthernet sur plusieurs utilisateurs en particulier si ils sont gigabit, écroulement de batterie à la clé, échauffement vu le tirage et recharge constant des batteries qui sont enfermées, mauvais plan que Patatorz avait bien vécu en l’essayant (voir le blog de Patatorz: http://patatorz.com/2018/08/11/optimisat...ing-audio/ ), le delta est que je ne partage pas ses impressions aujourd’hui sur le résultat sonorr en usage éthernet, mais rien ne dit qu’on ne puisse pas faire mieux que ce Waversa et je n’ai pas d’autre appareil en main pour le placer dans l’échelle du gars de computer audiophile .
La seule raison qui m’a fait le prendre est la correspondance à mon usage, à savoir une entrée une sortie en éthernet sans usage d’usb ou sporadique pour essais, là pas de souci ça marche bien et ça chauffe pas.
J’avais hésité avec la version la plus aboutie d’aqvox, mais à 800 euros le bout de switch du commerce bricolé, j’ai été plus tenté par cet appareil dont le prix en modèle d’expo était moins douloureux que le prix de base pour un coup d’essai. C’est pas très audio comme raisonnement, mais entre les fonctions et finition du Waversa , et le bricolage d’Aqvox à 800 euros à partir d’un truc à 30 euros du commerce, je trouve la tarification d’Aqvox bien plus mesquine, surtout qu’ils font que de la vente directe là où le Waversa est distribué... Aqvox propose deux versions, la normale et la SE d’un même switch modifié, évidemment on se doute qu’il est inutile de prendre la première version qui est forcément moins bonne que la seconde... cqfd.
Ensuite la concurrence en vue se nomme Sotm, avec une dispo à 1080 euros sur un site italien pour le moment pour le switch qui met dans une boite les deux différentes techno déjà maitrisées par Sotm sur le filtrage réseau (ISO cat6) et en option l’ horloge sCLK-EX, ainsi qu’encore en option une entrée masterclock pour synchroniser l’engin à 10MHz avec d’autres appareils équipés d’entrée masterclock. En résumé, 1000 euros pour l’engin de base, horloge de base, 2000 avec l’horloge interne sCLK-EX, 2200 avec l’entrée masterclock. Coté alim c’est pas très clair, il semble que ce soit du basique livré avec, alim externe potentiellement requise en plus donc. Surement à l’automne chez les revendeurs sotm de l’hexagone.
Chez Paul Pang l’équivalent est plutot à 1000 balles pour un routeur du commerce modifié avec module clock externe qui semble donner d’excellents résultats chez Patatorz, en ajoutant une alim linéaire externe non incluse, ce qui rapproche du prix du Waversa, mais en mieux peut être...
Puis le prochain de Swenson chez Uptone audio, dont on peut attendre beaucoup pour bien moins cher... et sera certainement rapidement comparé sur computer audiophile lors de sa sortie.
Mais évidemment, l’attente claire c’est que les streamers disposent d’entrées éthernet étudiées pour donner l’apport de ces meilleurs dispositifs... c’est peut être déjà plus ou moins le cas de certains qui sait, donc prudence... mais on peut en douter pour le moment, d’autant plus si on entend un gain avec le bricolage Swenson chez soi....
Cordialement, Nico.
La hifi est femme. Imparfaite par nature, on la choisit pour ce qu'elle a, pas pour ce qu'elle dit avoir. Mais si on voit ses défauts avant ses qualités, on est pas fait pour en avoir une, mieux vaut se soulager sous la douche, en écoutant la radio.
Ventes à venir ou en cours (MP si intéressé pour en discuter): Albedo, Leedh E2 Glass, Coincident Statement Linestage, blocs mono Coincident SE845 Turbo
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