12-27-2016, 02:22 PM
Tout le monde connaît les quatre grands de l'harmonica blues: Sonny Terry, Little Walter, Snooky Pryor, Sonny Boy Williamson (Rice Miller). Mais beaucoup d'autres méritent d'être (re)connus et cette première liste est loin d'être exhaustive...
Raful Neal
Influencé par Little Walter pour son jeu au chromatique comme toute cette génération, je le trouve tout aussi intéressant au diatonique. Ce qu'il joue est propre, rond et chaleureux comme sa Louisiane.
Disque conseillé : « Old Friends ».
Slim Harpo (James Moore)
Connu comme compositeur à succès (I'm a king be, Raining in my heart, Baby Scratch my back...) c'est un guitariste et chanteur qui utilise donc un porte harmo. En général, le résultat n'est pas génial (cf Dylan...) mais Slim Harpo a simplifié son jeu sans le caricaturer comme le fait Jimmy Reed par exemple (il faut dire que Reed était bourré nuit et jours ce qui nuit gravement à la précision).
Disque conseillé: Slim Harpo sings : Raining in my heart, d'après le 12' Excello. Mais si vous trouvez l'original ne vous gênez pas! A noter qu'il est accompagné sur certains de titre de Lazy Lester.
Lazy Lester (Leslie Johnson)
J'adore le jeu de Lazy Lester, c'est du swamp blues tout en maîtrise et en précision du jeu, sans fioriture, sur les tempo lents il crée un discours intimiste. Disques recommandés: « It's all over you », pour le merveilleux « Strange things happen », où l'on a l'impression que le climat fétide des bayous envahit la pièce et « Blues stop Knockin » rien que pour son titre phare: « They call me lazy ».
Walter Horton
Il est l'impeccable compagnon de route de Muddy Waters, Johnny Shines, Tampa Red, Robert Nighthawk. Contemporain et ami de Little Walter, inspiré par Hammie Nixon, il va contribuer à développer l'harmonica amplifié chromatique et diatonique. Il sait comme personne travailler une seule note qu'il plie et tord à l'extrême avec juste ce qu'il faut de vibrato. C'est aussi un compositeur généreux (Have Mercy, Tell me baby...). Sa carrière fut courte, il a laissé peu d'enregistrements en leader, on peut l'entendre au mieux de sa forme sur l'album de Muddy Waters « I'm ready ». Sa courte discographie s'est embourbée dans de stupides contest à plusieurs harmo ou d'incertaines reprises de jazz; mais il laisse un chef d'oeuvre avec son fils spirituel Carey Bell Harrington : « Big Walter Horton & Carey Bell ».
Carey Bell Harrington
Avec lui on entre dans le nouveau monde de l'harmo amplifié désormais totalement connu et exploré. Cette génération sort l'harmo de l'ombre, soutenue par des maisons de disques comme Alligator et P Vay. Carey Bell c'est d'abord la maîtrise technique, des riffs impeccables auxquels il ajoute sa signature, une sorte de gémissement étouffé. A la différence de son mentor Walter Horton il fait une brillante carrière de leader et commet quelques titres où il fait preuve d'une technique inimaginable.
Disques recommandés: « Carey Bell's blues harp » pour le titre « Rockin with a chromatic » et « Deep Down » enregistré 25 ans plus tard qui démontre que Carey Bell est hard again...
Georges Smith
Un des plus méconnus, et pourtant il a poussé le diatonique amplifié dans ses derniers retranchements en jouant deux notes à la fois pour provoquer une légère distorsion encore accentuée par l'électronique et en utilisant une technique d'octave identique à celle de Larry Adler. La musique coule très naturellement, pas très limpide, mais c'est ce qui en fait tout le charme. Car Georges Smith est un envouteur qui joue et chante avec son coeur.
Disques recommandés: Si l'on n'en choisit qu'un c'est un double: « Georges Smith & Bacon Fat, the complete horizon session » rien que pour « Before you do your thing », clin d'oeil (très) inspiré à Big Boss man.
Charlie Musselwhite
De son enfance campagnarde il a gardé un son country typique sur le diatonique et un sens du rythme impeccable qui fait bouger les pieds et claquer les doigts dans les junk joints. Il flotte dans sa voix beaucoup de blues, une sourde dépression qui force l'attention et rappelle parfois Tony Joe White.
Disques recommandés parmi une discographie de grande qualité: « Stand Back! » son premier enregistrement de 67 pour le sublime « Cristo Redemptor » et « The Well » (2010), sorte de testament musical où il parle sans honte de son addiction à l'alcool.
A vous les studios!
Raful Neal
Influencé par Little Walter pour son jeu au chromatique comme toute cette génération, je le trouve tout aussi intéressant au diatonique. Ce qu'il joue est propre, rond et chaleureux comme sa Louisiane.
Disque conseillé : « Old Friends ».
Slim Harpo (James Moore)
Connu comme compositeur à succès (I'm a king be, Raining in my heart, Baby Scratch my back...) c'est un guitariste et chanteur qui utilise donc un porte harmo. En général, le résultat n'est pas génial (cf Dylan...) mais Slim Harpo a simplifié son jeu sans le caricaturer comme le fait Jimmy Reed par exemple (il faut dire que Reed était bourré nuit et jours ce qui nuit gravement à la précision).
Disque conseillé: Slim Harpo sings : Raining in my heart, d'après le 12' Excello. Mais si vous trouvez l'original ne vous gênez pas! A noter qu'il est accompagné sur certains de titre de Lazy Lester.
Lazy Lester (Leslie Johnson)
J'adore le jeu de Lazy Lester, c'est du swamp blues tout en maîtrise et en précision du jeu, sans fioriture, sur les tempo lents il crée un discours intimiste. Disques recommandés: « It's all over you », pour le merveilleux « Strange things happen », où l'on a l'impression que le climat fétide des bayous envahit la pièce et « Blues stop Knockin » rien que pour son titre phare: « They call me lazy ».
Walter Horton
Il est l'impeccable compagnon de route de Muddy Waters, Johnny Shines, Tampa Red, Robert Nighthawk. Contemporain et ami de Little Walter, inspiré par Hammie Nixon, il va contribuer à développer l'harmonica amplifié chromatique et diatonique. Il sait comme personne travailler une seule note qu'il plie et tord à l'extrême avec juste ce qu'il faut de vibrato. C'est aussi un compositeur généreux (Have Mercy, Tell me baby...). Sa carrière fut courte, il a laissé peu d'enregistrements en leader, on peut l'entendre au mieux de sa forme sur l'album de Muddy Waters « I'm ready ». Sa courte discographie s'est embourbée dans de stupides contest à plusieurs harmo ou d'incertaines reprises de jazz; mais il laisse un chef d'oeuvre avec son fils spirituel Carey Bell Harrington : « Big Walter Horton & Carey Bell ».
Carey Bell Harrington
Avec lui on entre dans le nouveau monde de l'harmo amplifié désormais totalement connu et exploré. Cette génération sort l'harmo de l'ombre, soutenue par des maisons de disques comme Alligator et P Vay. Carey Bell c'est d'abord la maîtrise technique, des riffs impeccables auxquels il ajoute sa signature, une sorte de gémissement étouffé. A la différence de son mentor Walter Horton il fait une brillante carrière de leader et commet quelques titres où il fait preuve d'une technique inimaginable.
Disques recommandés: « Carey Bell's blues harp » pour le titre « Rockin with a chromatic » et « Deep Down » enregistré 25 ans plus tard qui démontre que Carey Bell est hard again...
Georges Smith
Un des plus méconnus, et pourtant il a poussé le diatonique amplifié dans ses derniers retranchements en jouant deux notes à la fois pour provoquer une légère distorsion encore accentuée par l'électronique et en utilisant une technique d'octave identique à celle de Larry Adler. La musique coule très naturellement, pas très limpide, mais c'est ce qui en fait tout le charme. Car Georges Smith est un envouteur qui joue et chante avec son coeur.
Disques recommandés: Si l'on n'en choisit qu'un c'est un double: « Georges Smith & Bacon Fat, the complete horizon session » rien que pour « Before you do your thing », clin d'oeil (très) inspiré à Big Boss man.
Charlie Musselwhite
De son enfance campagnarde il a gardé un son country typique sur le diatonique et un sens du rythme impeccable qui fait bouger les pieds et claquer les doigts dans les junk joints. Il flotte dans sa voix beaucoup de blues, une sourde dépression qui force l'attention et rappelle parfois Tony Joe White.
Disques recommandés parmi une discographie de grande qualité: « Stand Back! » son premier enregistrement de 67 pour le sublime « Cristo Redemptor » et « The Well » (2010), sorte de testament musical où il parle sans honte de son addiction à l'alcool.
A vous les studios!