Bonjour
je vais me permettre de mettre mon grain de sel au sujet de l'équilibre tonal en général et à bas volume en particulier.
L'oreille humaine n'est pas linéaire
Une nouvelle fois, les courbes de machin-bidule sur la perception des fréquences en fonction du niveau sonore
Pour une fois, je vais copier/coller, les conséquences que l'on n'écrit finalement pas si souvent que ça de manière explicite:
http://www.co-creation.net/musique_et_so...tiques.htm
1. Les fréquences extrêmes ne sont pas entendues du tout tant que le volume n’atteint pas un certain seuil.
Avant d'accuser les électroniques et les enceintes de trop/pas assez de basses, de médium ou d'aigus, à quel volume sonore faisons-nous nos évaluations? J'y reviens plus loin.
2. Changer le volume d’écoute d’un signal acoustique complexe (c’est-à-dire constitué de nombreuses fréquences) revient à changer son équilibre spectral (c’est-à-dire la manière dont sont entendues les différentes fréquences qui le constituent). Certaines fréquences peuvent même sembler apparaître soudain ou disparaître complètement. Du coup on en arrive à interpréter comme changement de volume de simples modifications de l’équilibre spectral du son.
3. Quand le son est bien équilibré pour un certain niveau d’écoute, diminuer le volume de 3 voire 6dB n’est pas gênant. L’inverse n’est pas vrai car en augmentant le volume certaines fréquences élevées peuvent surgir au premier plan et perturber notablement l’écoute.
4. Lorsqu’on pense : " c’est trop fort ", il faut souvent interpréter : l’augmentation de volume a déséquilibré le spectre, faisant ressortir exagérément certaines fréquences qui elles, et elles seules, sont irritantes par leur intensité et font percevoir l’ensemble comme désagréablement trop fort. Notre perception des changements de volume et l’irritation qui peut en résulter est la plus forte dans la zone de sensibilité maximale 2000-5000Hz, d’où il s’ensuit que diminuer un peu l’intensité dans cette zone permet d’augmenter le volume global sans plus provoquer de gêne.
5. Notre système auditif pardonne plus facilement les défauts d’équilibre à bas qu’à haut volume (peut-être parce qu’il est capable de reconstituer jusqu’à un certain point des fréquences manquantes : cf. le phénomène de hauteur liée à la périodicité). Mais même si le message sonore reste ‘lisible’ (cf. la qualité ‘téléphone’ avec des voix et des intonations reconnaissables malgré une bande passante réduite), il est considérablement dénaturé, surtout pour la musique. C’est dans le grave jusqu’aux environs de 200Hz que se situe la majorité des fondamentales des instruments qui donnent à la musique son assise rythmique et son énergie. Couper cela, et la musique y perd considérablement.
Venons en maintenant à ce qu'il y a dans les pistes que nous écoutons.
Lors du mastering (et du mix auparavant), l'ingénieur du son va décider d'un niveau d'écoute sur des enceintes données. A cause des courbes précédentes, parce que l'ingénieur du son a aussi des oreilles humaines, l'équilibre tonal qu'il choisit ne peut être reproduit qu'au niveau sonore auquel il a effectué son mastering!
Comme il n'y a aucune norme de niveau de mastering en HiFi (contrairement au HC), si l'on veut retrouver cet équilibre choisi par l'ingénieur du son, il nous faut pifométrer ce niveau.
Quand j'écris "volume réaliste" dans certains de mes posts, il ne s'agit pas du niveau "réel" d'un grand orgue ou d'un orchestre symphonique, mais du pifométrage de ce niveau sonore auquel a été fait le mastering.
Enfin, in cauda venenum, le concept de "excellent à bas volume", n'est qu'un concept marketing dans le mauvais sens du terme.
Au contraire, si des électroniques procurent à bas volume un excellent équilibre tonal, et que cet équilibre reste le même quand on passe à un volume réaliste, soit il s'agit de pistes très particulières, avec peu de basses et peu d'aigus, soit les électroniques modifient la balance tonale qu'elles reproduisent en fonction du volume. C'est à dire que ce ne sont pas des bonnes électroniques!!! qui diminuent les basses et les aigus quand on augmente le son et qu'on les sollicite davantage.
Je vais le dire de manière raide: chercher des électroniques "bonnes" à bas volume, c'est rechercher de mauvaises électroniques.
Vous voulez des écoutes équilibrées à bas volume? Utilisez de l'équalisation, ou a minima le loudness de nos vieux amplis.
Amitiés
je vais me permettre de mettre mon grain de sel au sujet de l'équilibre tonal en général et à bas volume en particulier.
L'oreille humaine n'est pas linéaire
Une nouvelle fois, les courbes de machin-bidule sur la perception des fréquences en fonction du niveau sonore
Pour une fois, je vais copier/coller, les conséquences que l'on n'écrit finalement pas si souvent que ça de manière explicite:
http://www.co-creation.net/musique_et_so...tiques.htm
1. Les fréquences extrêmes ne sont pas entendues du tout tant que le volume n’atteint pas un certain seuil.
Avant d'accuser les électroniques et les enceintes de trop/pas assez de basses, de médium ou d'aigus, à quel volume sonore faisons-nous nos évaluations? J'y reviens plus loin.
2. Changer le volume d’écoute d’un signal acoustique complexe (c’est-à-dire constitué de nombreuses fréquences) revient à changer son équilibre spectral (c’est-à-dire la manière dont sont entendues les différentes fréquences qui le constituent). Certaines fréquences peuvent même sembler apparaître soudain ou disparaître complètement. Du coup on en arrive à interpréter comme changement de volume de simples modifications de l’équilibre spectral du son.
3. Quand le son est bien équilibré pour un certain niveau d’écoute, diminuer le volume de 3 voire 6dB n’est pas gênant. L’inverse n’est pas vrai car en augmentant le volume certaines fréquences élevées peuvent surgir au premier plan et perturber notablement l’écoute.
4. Lorsqu’on pense : " c’est trop fort ", il faut souvent interpréter : l’augmentation de volume a déséquilibré le spectre, faisant ressortir exagérément certaines fréquences qui elles, et elles seules, sont irritantes par leur intensité et font percevoir l’ensemble comme désagréablement trop fort. Notre perception des changements de volume et l’irritation qui peut en résulter est la plus forte dans la zone de sensibilité maximale 2000-5000Hz, d’où il s’ensuit que diminuer un peu l’intensité dans cette zone permet d’augmenter le volume global sans plus provoquer de gêne.
5. Notre système auditif pardonne plus facilement les défauts d’équilibre à bas qu’à haut volume (peut-être parce qu’il est capable de reconstituer jusqu’à un certain point des fréquences manquantes : cf. le phénomène de hauteur liée à la périodicité). Mais même si le message sonore reste ‘lisible’ (cf. la qualité ‘téléphone’ avec des voix et des intonations reconnaissables malgré une bande passante réduite), il est considérablement dénaturé, surtout pour la musique. C’est dans le grave jusqu’aux environs de 200Hz que se situe la majorité des fondamentales des instruments qui donnent à la musique son assise rythmique et son énergie. Couper cela, et la musique y perd considérablement.
Venons en maintenant à ce qu'il y a dans les pistes que nous écoutons.
Lors du mastering (et du mix auparavant), l'ingénieur du son va décider d'un niveau d'écoute sur des enceintes données. A cause des courbes précédentes, parce que l'ingénieur du son a aussi des oreilles humaines, l'équilibre tonal qu'il choisit ne peut être reproduit qu'au niveau sonore auquel il a effectué son mastering!
Comme il n'y a aucune norme de niveau de mastering en HiFi (contrairement au HC), si l'on veut retrouver cet équilibre choisi par l'ingénieur du son, il nous faut pifométrer ce niveau.
Quand j'écris "volume réaliste" dans certains de mes posts, il ne s'agit pas du niveau "réel" d'un grand orgue ou d'un orchestre symphonique, mais du pifométrage de ce niveau sonore auquel a été fait le mastering.
Enfin, in cauda venenum, le concept de "excellent à bas volume", n'est qu'un concept marketing dans le mauvais sens du terme.
Au contraire, si des électroniques procurent à bas volume un excellent équilibre tonal, et que cet équilibre reste le même quand on passe à un volume réaliste, soit il s'agit de pistes très particulières, avec peu de basses et peu d'aigus, soit les électroniques modifient la balance tonale qu'elles reproduisent en fonction du volume. C'est à dire que ce ne sont pas des bonnes électroniques!!! qui diminuent les basses et les aigus quand on augmente le son et qu'on les sollicite davantage.
Je vais le dire de manière raide: chercher des électroniques "bonnes" à bas volume, c'est rechercher de mauvaises électroniques.
Vous voulez des écoutes équilibrées à bas volume? Utilisez de l'équalisation, ou a minima le loudness de nos vieux amplis.
Amitiés