Chronique album

[BoteM]

Deep Purple "Whoosh!"



Année de sortie : 2020

Bass Guitar – Roger Glover
Drums – Ian Paice
Guitar – Steve Morse
Keyboards – Don Airey
Vocals [Singer] – Ian Gillan
Percussion – Bob Ezrin
Backing Vocals – Ayana George
Bob Ezrin
Ian Gillan
Tiffany Palmer


J’avais prévu un autre album d’un autre groupe pour cette nouvelle chronique.
Mais la sortie toute récente du nouvel album de Deep Purple, repousse pour plus tard celle envisagé au départ.

En effet, comme certains d’entre vous le savent, j’ai une relation avec Deep Purple quasi charnelle.
Ce groupe m’accompagne depuis ma plus tendre enfance, cela à commencé avec la découverte de ‘’In Rock’’, dans le même temps ‘’Montrose’’ de Montrose, et ‘’Led Zeppelin IV’’ me fire plonger à peine âgé de 12 ans dans l’univers du ‘’Hard-Rock’’ disait-on à l’époque.
Univers que je n’ai jamais quitté, même si bien sûr, avec l’âge, mon univers musical c’est considérablement élargi, fort heureusement du reste.

Par conséquent, comment ne pas parler de la sortie ces jours derniers (l’album devait sortir en début d’année, mais repoussé suite au connard virus) de ce qui devrait être l’album ultime de ce groupe légendaire qui affiche 52 ans au compteur.

Durant sa longue existence, le groupe a connu des périodes glorieuses, d’autres moins, un nombre incalculable de changements de musicien, d’orientation musical, de drame, de déchirement interne, bref, comme toute légende…une vraie saga.
Relater ici l’histoire de ce groupe serait fastidieux et hors propos, cependant situer rapidement l’ère Morse me paraît nécessaire pour bien appréhender cette nouvelle (dernière ?) sortie.

Steve Morse débarque dans le groupe en 1994, suite au départ fulgurant et précipité de l’homme en noir.
En effet Blackmore quitte le groupe soudainement juste avant le départ de celui-ci pour une tournée au Japon, durant la promotion de ‘’The Battle Rages On''
Afin d’honorer le contrat, le reste du groupe fit appel en urgence à Joe Satriani afin d’assurer la tournée. Contre toute attente l’accueil du public et les prestations du groupe furent une réussite malgré les circonstances pour le moins périlleuses.
Au point que proposition fut faite à Satriani pour intégrer définitivement le groupe, proposition qu’il déclina, après une grande hésitation (malgré ce que beaucoup pensent) étant tenus par d’autres engagements.

À ce sujet, je pense que l’on est passé là, à un grand moment de l’histoire du groupe. Bien que n’étant pas du tout convaincu au départ du choix de Satriani, ne serait-ce que pour dépanner et finir la tournée, force est de constater que le choix était fort judicieux et pertinent, au vu des prestations et intégration du jeu de Satriani. Ce dernier s’appropriant les titres du pourpre malgré un manque quasi total de préparation…encore au moment où j’écris ces lignes, je regrette amèrement que l’histoire ne se soit pas continuée avec lui.
Pour autant, 25 ans après, Deep Purple serait-il toujours présent…comme c’est le cas avec Morse ?

Morse justement, après un premier album ‘’Purpendicular’’ qui prit les fans à contre-pieds, faisant prendre au groupe un sacré virage…n’en demeure pas moins particulièrement intéressant et réussi…le ‘’Comme Taste The Band " de l’ère Morsienne ?
Quoi qu’il en soit, et mine de rien c’est avec lui que le groupe affiche sa plus longue période sans changements (hormis le départ de Jon Lord, remplacé par Don Airey) apportant ainsi, une sérénité que le groupe n’avait jamais connue par le passé.

Pour tout dire, je n’ai jamais vraiment adhéré à la musique du Pourpre Profond avec Morse.
Certes ‘’Purpendicular’’ reste un excellent album, même ‘’Abandon'' tant décrié est encore pour moi intéressant, mais depuis ‘’Bananas " sortie en 2003, puis ‘’Rapture Of The Deep'' la magie n’opère plus…vraiment plus.
Les tournées à rallonge, avec son lot de sortie en live, bien que de qualité, tournant en rond, n’apportant plus rien de jouissif, avec le sentiment d’entendre encore et toujours le même concert, mettant même en avant les faiblesses dues à l’âge de certains membres…entendre certains soirs Gillan faisait peine pour le vieux fan que je suis.

Mais que voulez-vous, tel un vieux couple, impossible pour moi de lâcher définitivement mes légendes, même si 2 de leur membre les plus influents ne font plus partie de la fête.
Donc, à chaque sortie, Live compris, tel un automate je me dirigeais chez le dealer du coin, pour me fournir ma dose, tout en sachant que celle-ci ne ferait plus effet.
Et puis…en 2013…8 ans après la sortie de leur dernier effort, hélas insipide une fois de plus, arrive ‘’Now What’’.

Album qui me redonna enfin une lueur, et petite étincelle, certes par la force et la magie d’antan, mais clairement très largement au-dessus des productions des dernières années.
En effet la prise en main du légendaire Bob Ezrin, insuffla et ranima le talent de ces vétérans.
‘’Now What'' " mettait enfin un terme à ces trop longues années de déception et de platitude insipide.

De plus cela redonna de l’intérêt à leur sempiternelle tournée, qui comme dis plus haut ronronnait sur une vitesse de croisière, quelque peu ennuyeuse il faut bien le reconnaitre.
À ce moment, j’étais assez convaincu que cela serait le dernier album de ce groupe de légende, et plutôt rassurez de les voir finir une si belle carrière sur un album plus qu’honorable.
Mais voilà que 4 ans plus tard, en 2017 donc, les papys remettent ça…hum me dis-je, n’est-ce pas une prise de risque énorme ? ou pire, ne seraient-ils pas motivés de réitérer le coup, où devrai-je plutôt dire, exploiter le filon, entrainer en cela par leur nouveau producteur ?
Assez désabusé le BoteM, craignant qu’ils gâchent ainsi une sortie digne (inespérée) de la légende.
‘’Infinite " étant à mes yeux, qu’une prolongation de leur coup précédent, sans apporter rien de plus…bref, on a évité le pire…mais bon déconner plus les gars…hein !?

3 ans après ils ont osé…

‘’Whoosh !’’ objet donc de cette chronique, sera-t-il lui, le dernier opus de ces dinosaures ?…eux-mêmes semblent ne pas trop le savoir, déclarant ici et là que tant qu’ils ont la santé l’aventure perdurera.
Ezrin lui, laissera un message subliminal, en clôturant l’album par un titre figurant sur le premier album du groupe (And the adress), mais en ajoutant un titre bonus après celui-ci…bien joué Bob

Que dire ? Globalement je ne suis pas emballé par cette sortie que je n’attendais pas.

Tout comme les années 2000, le groupe semble tourner en rond, et proposer la même musique, sans prise de risque, s’installant confortablement dans les nouvelles couleurs prisent durant la dernière décennie, relancer par leur nouveau producteur.
Pire même, Don Airey ayant pris de l’assurance au sein du groupe, il s’autorise des sons que n’aurait pas reniés un Charlie Oleg…sévère me dirait vous ? jetez-y une oreille, et ne me dites pas, qu’avec le talent et le parcours du bonhomme, il n’était pas capable de nous sortir autre chose…quelque chose qui aurait confirmé que le son Deep Purple, c’est entre choses bien sûr, cet orgue reconnaissable entre mille et qui sera la marque de fabrique unique de Deep Purple.

Pour autant, bien que manquant de recul, je crois pouvoir dire que cet album n’est pas mauvais.
Il a effectivement quelque chose que je n’ai pas retrouvé sur les 2 précédents, dans la mesure, ou ici on capte des moments de magie sur certains titres.
Par moments l’ADN du groupe reprend ses droits, avec des instants où clairement on ressent des émotions d’antan, mais fugace, tellement fugace…
Steve Morse est victime ici de ces soucis d’arthrite sur ces doigts, de plus en plus douloureux et l’handicapant réellement.

Ian Gillan limite vocalement comme depuis quelques années…74 ans tout de même.
Don Airey, prenant trop de place à mon gout, et pas du meilleur effet, il est vrai que je n’ai jamais trop accroché avec son jeu
Roger Glover, fidèle à ses habitudes…impériales
Enfin Ian Paice, qui malgré ses soucis de santé de ces dernières années (72 ans) assure lui aussi avec son feeling redoutable.
La légende s’arrêtera-t-elle sur cet album ? Si oui est-il à la hauteur de l’évènement ? Je crains que non.

Pour autant, reste une chose unique de mon point de vue, est que ces gars sont les seuls qui après une si longue carrière, reste fidèle à eux-mêmes sans se parodier…suivez mon regard…offrant une musique qui leur ressemble, et surtout qu’ils ont envie de faire, contre toute attente ou mode.
Prenant un réel plaisir à jouer et être sur scène, et avec l’âge de certains d’entre eux…respect.

Quoi qu’il en soit, merci messieurs de m’avoir offert de si grands moments, même si parfois la déception était de mise.

Bonne écoute...