Le Grenier du Brocanteur

[Nicoben]

Quelques nouvelles des deux systèmes en cours de stabilisation, avec quelques essais et variantes en cours.

Dans le bureau j'ai pu utiliser un Benchmark AHB2 sur la sortie tube du Transporter Modwright avec les Scanspeak Maxima. Sortie RCA vers entrée XLR du Benchmark, j'ai donc utilisé de simples adaptateurs RCA vers XLR Neutrik et dans ce sens c'est totalement indolore sur le résultat (passer d'une source purement symétrique à une amplification asymétrique reste plus problématique pour ne rien "perdre" au passage).

Agréablement surpris du résultat, le Benchmark reste un ampli qui ne passe pas son temps à délivrer des fins de note à n'en plus finir avec du corps car il est assez rigoureux, vif, tendu, mais en aucun cas le résultat n'est projeté, juste vif et bien timbré, et je peux pousser le volume sonore très haut sans fatigue autre que l'excès de volume sonore à un moment bien sûr. Bilan positif, je pense que je garderai un AHB2 sur ce système, d'autant plus qu'il ne chauffe pas trop, adapté à l'été. La bonne surprise est aussi le bon mariage avec la source à sortie tube.

Si vous avez suivi le fil MSB, vous avez vu que j'ai fait un trade-in d'un de mes amplis tube (difficile à vendre en France, l'Ayon Odin) au profit d'un bloc de puissance Soulution 511 pour voir, quitte à ne pas le conserver ensuite. Sur le chemin du retour nous l'avons essayé chez Thierry NK et Vince, respectivement sur Magico S3 MK3 et A3, toujours avec MSB Reference en source en liaison directe. Un compte rendu va avec, ici:

http://forum-hifi.fr/thread-32475-post-7...#pid788963

L'association du Soulution 511 avec les Magico est vraiment très très bon, une complémentarité qui donne au grave clos des Magico toutes ses lettres de noblesse, et l'atteinte d'un niveau de résolution, richesse tonale, qui n'a d'égal que la maitrise des enceintes dans le bon sens du terme maitrise. Cela donne envie d'avoir des Magico avec cet ampli, ou d'avoir cet ampli quand on a des Magico... mais de mon côté la case Magico n'est pas au programme, tout du moins pas avant un certain temps, voir un temps certain, ce choix signifiant à minima la liquidation de tout ce que j'ai en enceintes et amplis pour faire un... apport incomplet sur des S3 ou mieux S5 à venir. Bref, un jour peut être, selon l'évolution du budget hifi.

Pour l'heure donc, le but est de voir comment s'insère le Soulution 511 chez moi, qui est une belle opportunité avec un ampli en parfait état, mais un pari en terme d'association cependant.



Avant de grimper la bête à l'étage, je l'ai branché à la place du AHB2 sur les Maxima dans le bureau, totalement surdimensionné bien entendu, car les capacités d'alim et de puissance du Soulution sont sans vraies limites. J'y ai entrevu un peu le "caractère" du Soulution provoqué par ses choix de conception, qui sont une bénédictions sur les Magico, à savoir une restitution énergique, tendue, fine, grande maitrise des enceintes. L'adaptation d'impédance de la source tube n'est pas forcément la mieux adaptés à la faible impédance d'entrée du bloc 511 mais cela ne se ressent pas vraiment. Les enceintes semblent plus encore contrôlées qu'avec le AHB2, mais comme presque trop sollicitées par ce controle et énergie quand on pousse le volume, avec un peu moins de présence à bas volume, le AHB2 paraitrait presque confortable, relaché en comparaison, et l'écoute à haut volume passe mieux et donne plus de rondeur et d'ampleur au grave clos de mes biblios avec le AHB2, là où il est plus sec, controlé avec le Soulution et vient chercher plus facilement une limite de saturation des HP des enceintes si on pousse fort.

Les timbres sont bons, un peu plus variés que le AHB2 même si l'on sent bien les limites de la source bien sûr, mais cela reste cohérent. La limite principale de l'exercice se trouve dans ce coté un peu trop énergique qui pousse dans cette petite pièce vers l'auditeur avec moins de relachement, de confort que le AHB2, et au final j'y préfère ce dernier.



Viennent les premières écoutes avec les Vivid G1, iso configuration avec les Aelius que j'ai bien dans l'oreille. Premières écoutes dac froid car coupure de courant la veille, j'ai cru bruler l'ensemble du système tellement c'était froid... mauvais départ.

Hier, dac chaud, je remets le couvert et cette fois je retrouve la consistance et justesse du dac. Je ne sens pas bien du tout le cable secteur Ifi utilisé sur les Aelius pour le moment et passe sur un Audioquest Monsoon plus "généreux" en attendant d'essayer le cran au dessus (Why Not Opus Junior qui a donné un bon resultat sur le 511 chez Vince mais trop court dans ma config ampli devant le meuble).
Passage de beaucoup de pistes variées, et il faut se rendre à l'évidence: les Vivid G1 avec le 511 ne donnent pas la richesse harmonique que donnent les Magico et le MSB, c'est plus sec. Le Soulution pousse fort, et sur les G1 cette énergie propulsée assez sèchement donne une impression de projeter le son en limitant la perception des arrières plans sonore, une forme de simplification un peu fatigante.
Sur la BO de Blade Runner 2049 les G1 plus contrôlées dans le grave qu'avec mes Aelius donne moins de rondeur et d'ampleur (fut elle un peu artificielle), le grave est puissant et contrôlé, un peu mieux nuancé mais le coté plus sec donne la sensation que l'enceinte manque un peu de niveau dans le bas, là où sur les Magico on a à la fois une extension en extreme grave et plus d'ampleur tout en maintenant la matière, la rondeur naturelle du registre, en allant bien plus loin que les Benchmark ou Soulution 330.
Sur les voix, là où le couple Magico / Soulution donne tout le grain, les nuances tonales pleines d'émotion tout en étant énergique, sur les G1 c'est l'énergie qui domine avec une occultation des nuances qui apparaissent avec les Magico, c'est propre, mais c'est trop inhabité, là où les aélius habitent la restitution.
Sur la Valse de Ravel par le Philharmonique Royal de Stockholm / Sakari Oramo, le couple 511 / Vivid donne la sensation nette de ne pas pouvoir "moduler", tout est tendu comme un string et l'on ne ressent pas les montées et descentes d'énergie délivrées par l'orchestre qui permet de s'y croire, de s'imaginer danser cette valse au rythme du nuancement donné par l'orchestre. Les aelius avec leur aspect hybride mettent moins d'énergie en premier plan et répartissent l'énergie en profondeur avec une 3d faisant mieux disparaitre la pièce et donnant un confort d'écoute plus grand, tout en modulant le jeu de l’orchestre dans la vie et dans l’espace, avec un naturel difficile à égaler.

Vous l'aurez compris, pour le moment le couple 511 / Vivid est un pari perdu, l'énergie et le controle ressortent sur les Vivid comme excessifs là où c'est une qualité mettant bien en valeur les Magico, et les enceintes sont comme mises en contrainte en perdant leur capacité à moduler, rendant pour moi impossible un relachement et entrée dans la musique, alors que les Magico en comparaison sur le 511 prennent tout ce que l'ampli sait passer de manière incroyable en créant une bulle sonore parfaitement homogène faite de richesse, de résolution, de chaleur, d'énergie controlée et cohérente avec la musique.

Les Aelius restent donc les amplis les mieux adaptés aux Vivid, et même les AHB2 s'en sortent mieux pour y passer l'émotion de la musique tout en ayant un caractère moins tubesque et plus résolu que les Aelius. J'ai entendu le 511 donner une richesse harmonique sur les Magico qui fait clairement se poser la question des limites des Magico, mais surtout ici de l'atteinte de la limite de ce que les Vivid peuvent développer au niveau tonal. On peut aussi se poser la question du lien entre caractéristiques de ces amplis et réponse des enceintes, l'énorme contre réaction Soulution, la musculature et rapidité d'alim poussant fort et tendu, tout cela semble coller parfaitement à la charge close et rondeur, matière, résolution des Magico, là où cela semble assécher les Vivid au delà du musicalement cohérent.

A suivre avec les Andra bientot, et par acquis de conscience un ou deux autres cables secteur car le Soulution y est sensible avec ses alim à découpage.