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En HI FI ...Neutralité, Réalité, Fidélité...
#11
Salut

Bon, un post assez long. 

Peut-être paradoxalement, je suis assez d’accord avec Marlène là-dessus, et c’est plein de sagesse. 

Citation :
mais je peux par approximation reconstruire un idéal auditif, une image mentale de l’idée que je me fais de ce que doit être une bonne restitution

Je souhaiterais rajouter qq éléments de réflexion. 

Nos goûts varient, et pas d’une année sur l’autre mais d’un jour à l’autre. 

Un exemple m’a été donné par Plugandprod quand il est passé me rendre visite. 
Pour faire simple, en hifi dans une pièce, suivant la distance à laquelle on écoute on va écouter plus ou moins de champ direct (ce qui est produit par les enceintes) et plus ou moins de champ diffus (ce qui est produit par la pièce). 
Mon point d’écoute est autour de 50-50. Plugandprod a « préféré » se rapprocher des enceintes et donc avoir plus de champ direct. 
Mais chez lui, par l’acoustique de sa pièce, c’est l’inverse, beaucoup plus de champ diffus que direct. 

Est-ce c’est un « goût » avéré? Je n’en sais strictement rien (et sans doute lui non plus). Est-ce que c’était parce que les enceintes étaient plus précises que les siennes et qu’il a voulu s’en « gaver » un peu? 
Un peu comme quand on va dans un resto « all you  eat », on est très content la première fois mais la seconde fois, on se dit « plus jamais, comment ai-je pu aimer ça? »…

Un second point plus technique. Obtenir de la « crédibilité » sur un système hifi, tient à la fois du miracle technique et sans doute d’un gros zest d’auto persuasion ». 

Dans une salle de concert, à moins d’être collé au premier rang, on écoute une grosse majorité de champ diffus, la salle de concert étant un amplificateur des instruments acoustiques. 

Mais si on effectue une prise de son comme si on était auditeur dans la salle, ça ne marche pas, pas du tout. Ça manque de tout, présence, timbres, précision, etc. Et pourtant on entend très très bien dans les bonnes salles. Les micros ne savent pas faire. 

Pour enregistrer un piano il faut 3 ou 4 micros. 2 proches de l’avant des cordes, un à l’arrière des cordes et souvent un dernier plus « loin », omnidirectionnel qui va capter de qui revient de la salle (ou du studio) et du « merdier » qui se passe entre cordes, table d’harmonie et couvercle (équivalent à un pavillon). 

Si l’on rajoute un violon et un violoncelle, il faut rajouter 2 micros, un pour chaque instrument. 

Si on a une trompette, le micro risquant de saturer, le gain de ce micro va être amoindri et il faudra sans doute de la compression dynamique sur sa piste pour l’équilibrer avec les autres instruments. 

L’ingénieur du son va se trouver avec 5 ou 6 pistes MONO dans le cas piano, violon et violoncelle. 

Il va devoir trouver un « équilibre » entre ces 5 ou 6 pistes. Il va les écouter « ensemble », régler leur niveau respectif, éventuellement mener certains traitement sur certaines pistes, comme un peu de réverbération. C’est le « mix ». Les musiciens « sérieux » y sont totalement parties prenantes. 

Une fois ceci mené à bien, il faut créer une piste STEREO, et l’ingé son va répartir les pistes sur voies droites et gauche. 
Sauf cas très particuliers, l’image stéréo est donc totalement artificielle, on ne peut pas la régler par le positionnement des enceintes sur des pistes de musique, mais par des pistes as hoc. 
D’autres traitements peuvent avoir lieu sur la piste stéréo.  
C’est le mastering. 

Ça y est, on a une piste. Quel rapport à la « réalité »?  Cry

À présent, il faut un DAC pour transformer les bits en courant électrique, un amplificateur pour amener ce courant à un niveau compatible avec les enceintes, des enceintes qui prétendent reproduire les sensations sonores du direct avec 4 ou 6 sources ponctuelles enfermées dans une boîte, et une pièce qui va jouer autour de 50% ce qu’on entend. 

J’avoue que considérant que l’intégralité des émotions, du rire aux larmes, ne provient QUE de la musique, je prends une casquette ultra rationnelle et technologique quand il s’agit de hifi: 

pièce dédiée traitée, DAC au top technologique et pas conçu et monté dans une cuisine (hum), amplis aux perfs techniques astronomiques et qui ne sacrifient rien, enceintes dont les HP et la caisse présentent le moins de défauts possibles. Et oui, ça coûte globalement aussi cher que mon piano pour un plaisir nettement inférieur. 

Est-ce que cela plait à tout le monde? Non!! Un ami proche passé récemment préférait nettement mes précédentes Vivid aux Magico actuelles, et ce avec des sensations et explications parfaitement légitimes. 

Amitiés
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#12
Je ne voudrais pas tomber dans la provocation, mais au final, à vous lire sur la mémoire auditive et ses capacités, à quoi bon une pièce traitée à la RT de 0.2, si ce n'est que de devenir béta testeur de réponse de son enceinte en champ direct, alors qu'au final on passe son temps à reconstruire son idéal auditif....La pièce étant partie intégrante du système, comme dans une salle de concert...

PS: Thierry, pour répondre à mon choix d'écoute chez toi, effectivement, me rapprocher des enceintes m'a permis d'avoir une scène mieux distribuée, avec des positionnement plus précis des musiciens ou de la voix. Scène moins distribuée 5moins précise ? En reculant le point d'écoute.
 Enceinte DAVIS THE WALL | Dac AUDIOMAT MAESTRO 4 Référence| V12 Ear yoshino  | Switch ANSUZ XTC | Câble secteur Magic Furutech L4/L6 | LES MESURES |
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#13
Salut Plugandprod

Je n'ai pas vu vraiment de provocation dans ce dernier post...

Citation :à quoi bon une pièce traitée à la RT de 0.2

Bah, le RT "visé" dépend du volume de la pièce. En ce qui concerne ma pièce, il permet d'avoir à peu près 50-50 champ direct/champ diffus à environ 3 mètres. Le 50-50 n'a là rien de gravé dans le marbre. C'est une simple recommandation des acousticiens et des psycho-acousticiens. En tous cas, cela me semble une information utile à connaitre pour sa propre pièce, et tu as fait les mesures pour la connaitre!

En terme de "réalité", puisqu'il me semble que cela fait partie de ton sujet, le rôle des salles est entièrement différent entre une installation domestique Hifi (ou un studio d'enregistrement) et une salle de concert.

La grande salle de la Philharmonie fait 30 mille m3
Ma pièce fait autour de 100 m3

Vouloir reproduire la première dans la seconde est un tour de force, et fait nécessairement appel à l'imaginaire.

[Image: 05_GrandeSalle-Beaucardet-03.jpg]

Si j'ai pris du temps pour rappeler comment était fabriquée une piste et le challenge technologique de la restituer en plus des questions acoustiques, c'est bien parce que nous n'avons sans doute pas d'autres choix que de:

Citation :...reconstruire un idéal auditif, une image mentale de l’idée que je me fais de ce que doit être une bonne restitution

Je trouve que la formulation de Marlène est très juste. C'est une explication simple et claire de ce qui est appelé "les gouts" à travers le forum.

Nicoben, ou pda0, ou vince ou toi ou ma pomme, c'est bien ce qu'il me semble que nous faisons, certes par des chemins différents.

Pour ce qui est de ton "expérience" chez moi, tu te doutes bien qu'il m'est impossible de commenter, d'approuver ou de contredire. Comme je te l'avais dit, il m'arrive de me reculer pour certains albums et de m'avancer pour d'autres. Avec le nouveau piano, se reculer est devenu impossible. Tine sera peut-être un peu frustrée si vous repassez.

Amicalement
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#14
Si l’idee c’est d’être le plus fidèle à ce qu’il y a sur la piste, il faudrait peut être essayer de reproduire la pièce (et le matériel) dans laquelle le mastering a été trituré non?
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#15
Bonjour,

Très intéressant sujet/débat !

Pour ma part je suis assez cartésien dans mon approche de la Hi-Fi lié au fait que mon job est dans l'audiovisuel. Je vois les 2 côtés de la scène et j'ai aussi une formation en électronique.

Ce que je recherche à la maison c'est de reproduire raisonnablement ce que l'artiste/groupe/chef d'orchestre a obtenu lors du mixage final sans coloration/saturation/déformation artificielle excessive. Je n'ai pas l'oreille assez musicale pour reconnaitre la marque d'une guitare ou le nom du luthier qui a créé le violon. Je recherche juste le plaisir créé par l'ambiance du morceau voulu par son réalisateur.

@ThierryNK je partage ta vision des choses. Il faut avoir assisté/participé à une prise de son, un mixage, un mastering pour se rendre compte de tout ce qu'implique le rendu d'un morceau de musique. Ce qu'on cherche a obtenir chez nous avec ses moyens et son environnement est ultra complexe et parfois même surestimé par rapport à la source. Ne surtout pas vouloir être plus royaliste que le roi en somme !

A cela s'ajoute également et là il faut une bonne dose d'humilité pour l’admettre, l'effet PLACÉBO ou auto-subjectif sur l’intérêt de tel ou tel équipement, câble etc. dans une restitution. Certes cela peut avoir un impact (souvent très relatif) mais je reste persuadé qu'il y a des limites scientifiques que ne peuvent pas comprendre ceux qui n'ont pas de connaissances en électronique. Cela fait les affaires de certains commerces, revues, fabricants...

Il faut voir comment sont équipés les studios d'enregistrement pour comprendre que parfois certaines "obsessions" de l'audiophile sont démesurées. Croyez-vous que dans un studio on va mettre un câble 220V à plus de 1000€ sur chaque appareil ? Idem pour le câble des micros et diverses sources.

Lorsqu'on parle d'un ampli musical n'est-ce pas juste lié au fait qu'il possède quelques creux/bosses dans certaines fréquences qui font qu'il plaira à certains et pas à d'autres ? Idem pour les enceintes.

Il faut aussi entendre le bruit propre des tables de mixage et magnétophones des années 60/70 pour se rendre compte qu'aujourd'hui lorsqu'on veut écouter ces morceaux on utilise du matériel bien plus performant qu'à l'époque. Pire, la coloration sonore de certains album est liée directement aux enceintes utilisées lors du mixage avec une compensation (donc coloration) introduite par l'ingénieur du son. La fameuse neutralité de restitution évoquée dans différentes réponses est de fait biaisée car ce qu'on va prendre pour une mauvaise enceinte est en fait lié parfois à une restitution fidèle de l'enregistrement. Alors certains vont rechercher d'autres enceintes pour reproduire ce qu'ils attendent d'un morceau...

Un prof d'électronique qui avait travaillé pour Philips dans les années 60 m'avait raconté un anecdote très drôle. Un jour il est appelé par un revendeur car un client se plaignait de la qualité d'une chaine Hi-Fi. Il se déplace chez le client pour constater le problème : le client disait que la chaine ne restituait pas fidèlement la musique. Mon prof demande alors à écouter, il ne constate rien. Il pose alors la question suivante : comment vous rendez-vous compte qu'il y a un problème ? Et la personne lui répondit : écoutez vous même la différence et il lui sorti un tout petit transistor sur lequel il avait toute sa vie écouté la musique.... Alors forcément la différence de son entre une chaine et un tout petit poste de radio.......... Mais pour ce monsieur le choc était tel que pour lui, la chaine n'était pas bonne !

C'est là qu'on touche la subjectivité exactement comme en peinture ou en photographie. Nos oreilles, notre vécu, notre expérience impactent directement notre ressenti et nos attentes. En fait ne cherchons-nous pas à entendre ce que nous voulons entendre plutôt qu'à écouter ce qu'un artiste nous propose tout simplement ?

D'ailleurs certains sont des éternels insatisfaits qui cherchent la perfection là où finalement il ne peut pas y en avoir car notre oreille change en permanence. Il suffit de quitter la pièce lors d'une écoute, d'aller dans un tout autre environnement et de revenir quelques minutes plus tard pour se rendre compte que son oreille a besoin d'un moment pour se réadapter à ce qu'elle entend. C'est un phénomène bien connu par les mixeurs.

Bref, la haute fidélité, c'est aussi un concept philosophique une sorte de quête du Graal Wink
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#16
(10-21-2024, 02:51 PM)Plugnprod a écrit : me rapprocher des enceintes m'a permis d'avoir une scène mieux distribuée, avec des positionnement plus précis des musiciens ou de la voix. Scène moins distribuée 5moins précise ? En reculant le point d'écoute.
C'est typiquement ce que ça donne avec des enceintes pincées en avant de l'auditeur, ou une écoute hors d'un triangle équilatéral.
Mais qu'est-ce qu'on fabrique ?
Ca : http://forum-hifi.fr/thread-6049.html
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#17
@FredCK j’adore !
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