10-20-2024, 04:40 PM
Salut
Bon, un post assez long.
Peut-être paradoxalement, je suis assez d’accord avec Marlène là-dessus, et c’est plein de sagesse.
Je souhaiterais rajouter qq éléments de réflexion.
Nos goûts varient, et pas d’une année sur l’autre mais d’un jour à l’autre.
Un exemple m’a été donné par Plugandprod quand il est passé me rendre visite.
Pour faire simple, en hifi dans une pièce, suivant la distance à laquelle on écoute on va écouter plus ou moins de champ direct (ce qui est produit par les enceintes) et plus ou moins de champ diffus (ce qui est produit par la pièce).
Mon point d’écoute est autour de 50-50. Plugandprod a « préféré » se rapprocher des enceintes et donc avoir plus de champ direct.
Mais chez lui, par l’acoustique de sa pièce, c’est l’inverse, beaucoup plus de champ diffus que direct.
Est-ce c’est un « goût » avéré? Je n’en sais strictement rien (et sans doute lui non plus). Est-ce que c’était parce que les enceintes étaient plus précises que les siennes et qu’il a voulu s’en « gaver » un peu?
Un peu comme quand on va dans un resto « all you eat », on est très content la première fois mais la seconde fois, on se dit « plus jamais, comment ai-je pu aimer ça? »…
Un second point plus technique. Obtenir de la « crédibilité » sur un système hifi, tient à la fois du miracle technique et sans doute d’un gros zest d’auto persuasion ».
Dans une salle de concert, à moins d’être collé au premier rang, on écoute une grosse majorité de champ diffus, la salle de concert étant un amplificateur des instruments acoustiques.
Mais si on effectue une prise de son comme si on était auditeur dans la salle, ça ne marche pas, pas du tout. Ça manque de tout, présence, timbres, précision, etc. Et pourtant on entend très très bien dans les bonnes salles. Les micros ne savent pas faire.
Pour enregistrer un piano il faut 3 ou 4 micros. 2 proches de l’avant des cordes, un à l’arrière des cordes et souvent un dernier plus « loin », omnidirectionnel qui va capter de qui revient de la salle (ou du studio) et du « merdier » qui se passe entre cordes, table d’harmonie et couvercle (équivalent à un pavillon).
Si l’on rajoute un violon et un violoncelle, il faut rajouter 2 micros, un pour chaque instrument.
Si on a une trompette, le micro risquant de saturer, le gain de ce micro va être amoindri et il faudra sans doute de la compression dynamique sur sa piste pour l’équilibrer avec les autres instruments.
L’ingénieur du son va se trouver avec 5 ou 6 pistes MONO dans le cas piano, violon et violoncelle.
Il va devoir trouver un « équilibre » entre ces 5 ou 6 pistes. Il va les écouter « ensemble », régler leur niveau respectif, éventuellement mener certains traitement sur certaines pistes, comme un peu de réverbération. C’est le « mix ». Les musiciens « sérieux » y sont totalement parties prenantes.
Une fois ceci mené à bien, il faut créer une piste STEREO, et l’ingé son va répartir les pistes sur voies droites et gauche.
Sauf cas très particuliers, l’image stéréo est donc totalement artificielle, on ne peut pas la régler par le positionnement des enceintes sur des pistes de musique, mais par des pistes as hoc.
D’autres traitements peuvent avoir lieu sur la piste stéréo.
C’est le mastering.
Ça y est, on a une piste. Quel rapport à la « réalité »?
À présent, il faut un DAC pour transformer les bits en courant électrique, un amplificateur pour amener ce courant à un niveau compatible avec les enceintes, des enceintes qui prétendent reproduire les sensations sonores du direct avec 4 ou 6 sources ponctuelles enfermées dans une boîte, et une pièce qui va jouer autour de 50% ce qu’on entend.
J’avoue que considérant que l’intégralité des émotions, du rire aux larmes, ne provient QUE de la musique, je prends une casquette ultra rationnelle et technologique quand il s’agit de hifi:
pièce dédiée traitée, DAC au top technologique et pas conçu et monté dans une cuisine (hum), amplis aux perfs techniques astronomiques et qui ne sacrifient rien, enceintes dont les HP et la caisse présentent le moins de défauts possibles. Et oui, ça coûte globalement aussi cher que mon piano pour un plaisir nettement inférieur.
Est-ce que cela plait à tout le monde? Non!! Un ami proche passé récemment préférait nettement mes précédentes Vivid aux Magico actuelles, et ce avec des sensations et explications parfaitement légitimes.
Amitiés
Bon, un post assez long.
Peut-être paradoxalement, je suis assez d’accord avec Marlène là-dessus, et c’est plein de sagesse.
Citation :…
mais je peux par approximation reconstruire un idéal auditif, une image mentale de l’idée que je me fais de ce que doit être une bonne restitution
…
Je souhaiterais rajouter qq éléments de réflexion.
Nos goûts varient, et pas d’une année sur l’autre mais d’un jour à l’autre.
Un exemple m’a été donné par Plugandprod quand il est passé me rendre visite.
Pour faire simple, en hifi dans une pièce, suivant la distance à laquelle on écoute on va écouter plus ou moins de champ direct (ce qui est produit par les enceintes) et plus ou moins de champ diffus (ce qui est produit par la pièce).
Mon point d’écoute est autour de 50-50. Plugandprod a « préféré » se rapprocher des enceintes et donc avoir plus de champ direct.
Mais chez lui, par l’acoustique de sa pièce, c’est l’inverse, beaucoup plus de champ diffus que direct.
Est-ce c’est un « goût » avéré? Je n’en sais strictement rien (et sans doute lui non plus). Est-ce que c’était parce que les enceintes étaient plus précises que les siennes et qu’il a voulu s’en « gaver » un peu?
Un peu comme quand on va dans un resto « all you eat », on est très content la première fois mais la seconde fois, on se dit « plus jamais, comment ai-je pu aimer ça? »…
Un second point plus technique. Obtenir de la « crédibilité » sur un système hifi, tient à la fois du miracle technique et sans doute d’un gros zest d’auto persuasion ».
Dans une salle de concert, à moins d’être collé au premier rang, on écoute une grosse majorité de champ diffus, la salle de concert étant un amplificateur des instruments acoustiques.
Mais si on effectue une prise de son comme si on était auditeur dans la salle, ça ne marche pas, pas du tout. Ça manque de tout, présence, timbres, précision, etc. Et pourtant on entend très très bien dans les bonnes salles. Les micros ne savent pas faire.
Pour enregistrer un piano il faut 3 ou 4 micros. 2 proches de l’avant des cordes, un à l’arrière des cordes et souvent un dernier plus « loin », omnidirectionnel qui va capter de qui revient de la salle (ou du studio) et du « merdier » qui se passe entre cordes, table d’harmonie et couvercle (équivalent à un pavillon).
Si l’on rajoute un violon et un violoncelle, il faut rajouter 2 micros, un pour chaque instrument.
Si on a une trompette, le micro risquant de saturer, le gain de ce micro va être amoindri et il faudra sans doute de la compression dynamique sur sa piste pour l’équilibrer avec les autres instruments.
L’ingénieur du son va se trouver avec 5 ou 6 pistes MONO dans le cas piano, violon et violoncelle.
Il va devoir trouver un « équilibre » entre ces 5 ou 6 pistes. Il va les écouter « ensemble », régler leur niveau respectif, éventuellement mener certains traitement sur certaines pistes, comme un peu de réverbération. C’est le « mix ». Les musiciens « sérieux » y sont totalement parties prenantes.
Une fois ceci mené à bien, il faut créer une piste STEREO, et l’ingé son va répartir les pistes sur voies droites et gauche.
Sauf cas très particuliers, l’image stéréo est donc totalement artificielle, on ne peut pas la régler par le positionnement des enceintes sur des pistes de musique, mais par des pistes as hoc.
D’autres traitements peuvent avoir lieu sur la piste stéréo.
C’est le mastering.
Ça y est, on a une piste. Quel rapport à la « réalité »?
À présent, il faut un DAC pour transformer les bits en courant électrique, un amplificateur pour amener ce courant à un niveau compatible avec les enceintes, des enceintes qui prétendent reproduire les sensations sonores du direct avec 4 ou 6 sources ponctuelles enfermées dans une boîte, et une pièce qui va jouer autour de 50% ce qu’on entend.
J’avoue que considérant que l’intégralité des émotions, du rire aux larmes, ne provient QUE de la musique, je prends une casquette ultra rationnelle et technologique quand il s’agit de hifi:
pièce dédiée traitée, DAC au top technologique et pas conçu et monté dans une cuisine (hum), amplis aux perfs techniques astronomiques et qui ne sacrifient rien, enceintes dont les HP et la caisse présentent le moins de défauts possibles. Et oui, ça coûte globalement aussi cher que mon piano pour un plaisir nettement inférieur.
Est-ce que cela plait à tout le monde? Non!! Un ami proche passé récemment préférait nettement mes précédentes Vivid aux Magico actuelles, et ce avec des sensations et explications parfaitement légitimes.
Amitiés