En effet quand on parle pas audio au repas, c’est pas mauvais signe.
Devant passer par le Périph avant d’arriver pour passer prendre un truc en chemin, j’ai eu droit à plus d’une heure de bouchons parisiens pour 3h30 de trajet, ce qui je l’avoue ne place pas dans les meilleures dispositions pour l’écoute du matin. Plus je vieillis plus j’ai la région parisienne en horreur, on est trop nombreux sur cette planète qui pourrait en douter
Toujours est-il que psycho-acoustique, fatigue du trajet ou heures de chauffe du Tambaqui plus élevées, j’ai trouvé plus de plaisir auditif dans l’écoute d’après midi que celle du matin, à config égale, moins de verdeur si je puis dire car le système est loin d’être vert! J’ai soupçonné tout de suite le Grimm TPR d’être coupable, mais ce n’est qu’en partie, je soupçonne toujours le Tambaqui de délivrer le meilleur après de nombreuses heures de mise en service, un peu comme le faisait mon ancien Bel Canto Refstream, les deux partageant le fait d’utiliser une alimentation à découpage haut de gamme, qui ne sonne pas à froid. Et en écrivant ces lignes PDA0 me confirme qu’il a allumé le Tambaqui une heure ou deux avant notre arrivée, pour moi le doute est levé, pas assez de temps de chauffe du dac le matin. Cela ne serait pas un souci si le Tambaqui de chauffait pas, mais ce dernier chauffant un peu, ça fait hésiter à le laisser en route H24, je placerai donc cet aspect dans la (courte) liste de ses limites. En tout cas, pour moi une mise en route une demie journée avant l’écoute est un plus pour ce dac, j’en ai déjà fait les frais à la maison avec des doutes sur la prestation sonore exemplaire d’autres éléments, dont la cause était un manque de chauffe du dac après essais. La prudence est de mise sur ce point pour de futurs jugements de cables par exemple
Coté acoustique, on a le sentiment du devoir accompli comme jamais, le travail de Philippe dans la recherche du meilleur compromis, car ce ne peut être qu’un compromis, est fantastique, il a développé une compétence rare à force de travail, je suis admiratif de sa ténacité et courage dans ce chantier dont on pourrait croire en entrant dans la pièce qu’il fut simple, quelques panneaux à droite à gauche en haut et cachés, mais cette simplicité apparente est surtout le résultat d’un travail hors du commun , d’heures d’essais sans compter, et d’une maitrise du sujet hors norme. Z’avez vu je passe la brosse à reluire car je ferai griller des andouilles de saint gondon à Philippe pour avoir son soutien technique pour m’aider à évaluer voir peaufiner ma pièce dédiée quand elle sera sur le point de faire de la musique. Mais je le sais, c’est moi qui devra bosser le plus, chacun devrait en être conscient chez lui mais ce n’est pas la démarche première de l’audiophile vu la complexité, on peut se l’avouer, et ce n’est pas forcément les acousticiens qui aideront en proposant souvent des produits adaptés à l’acoustique, mais’pas à la restitution d’une musique vivante et équilibrée, attention aux remèdes qui ne soignent le mal qu’à moitié, tout en donnant des effets secondaires indésirables sur le long terme, tel nos sujets d’actualité sanitaire... , non les choses ne sont pas simples et il faut se construire de l’intuition, du bon sens pour aller au but.
Car oui, cet aboutissement acoustique sans correction active a de nombreux avantages pour la musique, et cela s’entend, le respect des transitoires, la capacité à passer le moindre gain en résolution, la rectitude de bande passante, la capacité à identifier à l’écoute la différenciation de nuancement du grave entre deux amplifications, la capacité à finement choisir les cablages qui donneront le meilleur plaisir d’écoute, voir passer pour soi le mieux l’émotion.
Le choix de la liaison directe Tambaqui / blocs, que j’ai testé dans quelques configurations chez moi, pose la question des avantages / inconvénients. La limite subjective se situe pour moi dans le développement de la scène sonore en profondeur notamment, et éventuellement dans l’aspect émotionnel de l’écoute un peu plus dur à obtenir qu’avec certains excellents préamplis ajoutant un étage d’amplification particulièrement réussi, insufflant une vie dont certains systèmes ont besoin pour prendre figure humaine en quelque sorte. Ici les blocs Ypsilon me semblent avoir l’avantage de leur conception hybride et entrée symétrique réussie, ce qui donne une faculté à humaniser la restitution, chose qui manque un peu au Boxem malgré ses grandes qualités. Je retrouve un peu plus de profondeur que ce que j’obtiens avec le Tambaqui direct sur blocs Luxman tout solid state, mais moins de profondeur que ce que peut offrir mon préampli Coincident je pense avec ses triodes 101D, mais c’est une caractéristique notable de ce préampli.
Le ressenti d’ensemble (système bien chaud) reste une grande écoute à la fois maitrisée et source de plaisir, la petite limite (personnelle) est que j’ai la sensation à l’écoute d’être au premier rang de la salle, ce qui me donne envie de reculer d’un ou deux rangs pour privilégier un peu plus de profondeur au détriment de l’énergie de premier plan sonore. Je ne suis pas de ceux qui pensent que la meilleure position en salle est le premier rang. Mon symptome est le fait d’essayer de reculer la tête quand je suis dans le siège, quand j’ai vu Philippe dans sa perception personnelle à l’inverse l’avancer légèrement pour être au coeur de la « projection » sonore. Vu que le système ne projette pas, cela ne pose pas de souci en soi, plus un choix personnel, mais aussi un peu la conséquence peut être de la liaison directe Tambaqui Blocs vis à vis de l’énergie de premier plan privilégiée par ce type de configuration directe, subjectivement parlant. Mais encore une fois, pour moi l’aspect hybride tube transistor de l’amplification aide, avec le Boxem en liaison directe l’on perd encore un peu en profondeur en ayant une image plus tassée sur le premier plan sonore. La restitution audio étant une illusion, je préfère l’illusion de profondeur que l’illusion d’absence de profondeur, fut elle plus réelle, ou pas...
Dans ce cadre sans conteste je préfère les Ypsilon.
Coté cables, je dirais simplement que le TPM apporte son petit lot habituel de progrès face au TPR, à savoir un peu plus de résolution, de bande passante subjective, de recul de bruit de fond, d’ampleur, de microdynamique, de variété tonale, et même de fluidité, c’est une source de progrès potentielle à coût maitrisé, faut il en trouver un désormais d’occasion, et les limites du Grimm ne sont pas « graves » en soi. Néanmoins il y a une source de progrès notable de ce côté, le Kubala Elation n’est pas parfait pour autant mais il apporte de la lisibilité sur les plans sonores et développement des sons, là où le Grimm cultive toujours un flou, une sorte de distorsion de l’image typique du multibrin, fut il de faible section. Le Kubala est ricain aussi, il en fait un peu trop, et peut être est il possible d’aller un peu plus loin encore dans l’émotion procurée. Pour moi ce serait le prochain combat à mener, trouver le bon cable de modulation, d’autant plus qu’il faut le trouver bon sans sauf conduit possible vu qu’il est seul, pas de porte de sortie via l’équilibrage de deux cables de modulation quand un préampli est inséré dans l’équation. C’est bien et compliqué à la fois (et la rançon de quitter un appareil comme le Devialet).
Coté secteur, peu de conclusions à donner, le principe du Barco (petits monobrins de cuivre) semble bon, il permet sur le dac d’aider à construire une image sonore stable et précise, avec netteté, propreté, il est juste à mon goût un peu sec, en partie parce que ça manque de matériau noble probablement, tel du cuivre OCC cryo par exemple. D’autres cables montrent pour moi cet aspect mais sans montrer qu’ils sont meilleurs pour autant. Il faudrait mener dans la durée quelques essais, y compris sur les blocs, mais le budget des cables secteur chez Ypsilon fait un second trou de balle à son proprio, un peu exagéré pour polir des fils d’argent mis sous gaine, mais c’est les prix comme on dit, le tout est de voir si on peut s’en passer et faire autrement, ou voir cela à moyen terme sans précipitation.
Pour le Boxem, jolie surprise comparativement à mes souvenirs de blocs diy basés sur le NCore, c’est propre, maitrisé, fluide, nuancé, raffiné, ça sonne bien, super rapport prestation prix. Mais il ne faut pas comparer à des Ypsilon, le raisonnement purement objectif ne fait pas tout et comparativement par exemple à l’intégré hybride Extraudio que j’avais entendu dans les mêmes circonstances, désolé mais un étage d’entrée à tube bien fichu apporte de l’humanité à l’écoute qui manque ici malgré toute la souplesse, fluidité du Tambaqui. Un pur choix personnel pour le plaisir d’écoute? Peut être, mais vu que c’est le seul et unique but poursuivi, ce n’est pas un souci. J’oserais dire que l’on « entend » la différence de gestion de la contre réaction de ces amplifications, et là encore subjectivement je préfère la petite dose de relâchement des Ypsilon tout en puissance pourtant, qui me donne la sensation de vrai là où le classe D me donne la sensation de contrainte, ça tape fort et propre mais c’est un peu comme si ça modulait moins le signal, comme si il était plus comprimé, mis en boite, que libéré.
J’attends donc de croiser des itérations de Purify qui fassent une recherche de musicalité au delà d’un ampli op « parfait » mais ennuyeux. C’est je pense pour cela aussi que les audiophiles de belgie se grattent la tête sur le meilleur dac ou pré à associer, cette recherche d’humanité dans l’écoute quitte a sacrifier un peu aux chiffres derrière la virgule. Mais loin de moi l’idée de jeter le bébé avec l’eau du bain, c’est une amplification qui marche ... très bien... mais en l’état à peine assez ... très beau... comme le dit justement PDA0. Est ce quand même un peu plus que de l’esthétique sonore... peu importe l’on parle de plaisir auditif, pas de banc de mesure.
Nous n’avons pas sorti le préampli, ce sera pour une prochaine fois, après d’autres essais menés par PDA0. J’imagine sans peine néanmoins qu’il est dommage que le pré soit un peu un goulot d’étranglement pour le dac, ou l’inverse, ou les deux. Les transfo Totaldac aideront un peu à se faire une idée supplémentaire et qui sait, il serait peut être amusant que la prochaine fois j’apporte le Coincident, ou un essai avec une source asymétrique au niveau pour matcher au préampli. Mais la transparence est requise pour ne pas se frustrer face à la liaison directe Tambaqui blocs, ce n’est pas si évident.
Merci en tout cas à Philippe pour son accueil toujours aussi sympathique et constructif.
