Le Forum Indépendant de la Hifi et des Audiophiles

Pas étonné non plus  
et avec 2 blocs Bryston 7B sst2....à pas trop chers....j'te raconte pas

(03-16-2020, 02:54 PM)Zephyr58 a écrit : [ -> ]Quel est le problème avec cette répartition budgétaire ? Seul le résultat compte. Si quelqu’un peut m’expliquer ce dogme si souvent lu, et d’où  il sort, je suis preneur.

Au contraire, j’ai constaté aussi que certaines bibliothèques ont un potentiel énorme (dans de petites pièces bien sur), mais qui ne se libère pleinement qu’en soignant particulièrement l’amplification.

Alors que le résultat sera juste passable avec les mêmes enceintes si on enferme l’amplification dans formules toutes faites de répartition budgétaire.

Après, tout dépend aussi du style musique qu’on écoute.

Complètement .... La meilleure enceinte du monde sera toujours dépendante du matos en amont...

Je ne me ferai pas mal à l'épaule en enfonçant cette porte, mais il me semble que la seule chose avec laquelle on ne puisse pas vraiment "jouer", c'est une (trop) mauvaise source.
Tout ce qu'il y a après peut donner des résultats surprenants, inattendus... j'ai aussi mis du sérieux (10X plus cher vs les enceintes) devant des ls50 et c'était effectivement très bon niveau cohérence et image, j'avais apporté l'un de mes Hafler P4000 avec un préamp passif NHT à 150 balles le jour où j'ai voulu écouter des Enceintes Isophon Tofana, et j'étais sur le séant de la variété et des nuances qui sortaient du hafler. Et c'est arrivé pleins d'autres fois où des éléments pas forcément très chers pouvaient faire le job très bien (on ne parle pas de miracle non plus mais d'être très agréablement surpris) 

Sinon pour le Tambaqui, des changements/évolutions avec le rodage ? de persistance rétinienne de la led de façade ? un retour sur le HC avec ? (rapide hein  je sais que tout le monde doit aller acheter du papier toilette ces jours-ci...)

Tout le monde sait qu'il vaut mieux une petite nerveuse qu'une grosse molle  flemmarde  pas bien.            



Ceci dit, la Giya ne rentre pas dans la seconde catégorie, malgré sa fière allure.

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Ceci dit encore, si les pilotes de nos fières centrales nucléaires attrapent le covid 19 et si le prochain anticyclone rend nos éoliennes amorphes, il n'y aura plus de différence entre les grosses et les petites, les bonnes et les mauvaises ! Alors qu'on se régalait presque d'avance de devoir se consacrer à l'écoute de la musique pendant deux mois en "distanciation sociale".

Je m'en occupe Philippe... le passage en 2x12 se rapproche malgré l'absence de malades, entre ceux qui doivent garder leurs enfants, ceux qui sont rendus fragiles de par leurs antécédents de santé que l'on renvoie chez eux...
Le secteur est bien entendu identifié comme secteur vital comme la santé, et si besoin je serai en 2x12 confiné... au boulot.

Pour le coup des petites enceintes sur lesquelles il ne serait pas cohérent de mettre des sommes plus déraisonnables dans les électroniques, je dirais simplement:
- la performance en medium aigu jusqu'au haut grave, qualité de timbre, résolution, image... n'a aucun rapport avec la taille, et il suffit de poser une Proac Tablette Ref8se ou d'autres, au milieu d'une grande pièce avec de belles amplifications pour se dire que beaucoup de colonnes sont justes nulles en comparaison (image, qualité des transducteurs, filtrages plus complexes et basiques qui tuent l'image, les timbres, la fusion des registres.... une bonne deux voies sera toujours meilleure qu'une mauvaise trois voies, et des mauvaises trois voies il y en a beaucoup, surtout au même prix qu'une bonne deux voies biblio.
- la performance d'un système va en partie reposer sur la qualité de la source et de l'ampli, ce n'est pas qu'une question de puissance, mais bien une question de qualité, or un bon ampli, une bonne source, pourront couter autant qu'il s'agisse d'aller sur de grosses colonnes ou sur des biblio. Donc la question budgétaire est une fausse question.

Après chacun reste libre de sous exploiter ses enceintes, chacun reste libre de privilégier la colonne à la biblio, la présence du grave à la qualité des timbres et de l'image sonore... tout est compromis mais je pense qu'il est cohérent parfois, voir souvent, de se tourner vers la petite enceinte, et dès lors connaitre ses limites de performances par des associations matérielles haut de gamme est un atout à l'heure de choisir.

Il ne s’agit pas de petites enceintes en général mais des Harbeth p3esr, ce qu’elles font elles le font très bien, mais elles ont beaucoup de limites, et mettre une belle électronique derrière va sublimer ses qualités mais ses limitations seront toujours présentes. Il n’est pas question de brider des enceintes mais quand on a une enveloppe budgétaire de 35 k€, prendre des p3esr et mettre le reste dans l’électronique n’est pas le choix le plus judicieux.

35000€, c’est gros tout de même.... Je faisais fonctionner mes p3esr avec un dac ayon skylla2 , un belcanto refstream, et un Accuphase A50v, on est à 8000€ d’occasion pour le couple ampli / source sans être incohérent avec le niveau des harbeth je pense. Disons que dans un système à 10000€ d’occasion, les P3esr ne sont pas incohérentes. Mais aussi qu’elles permettent à coup sûr de passer encore une bonne partie des qualités d’image et de timbre qu’un dac à 10000€ comme le Tambaqui sait servir.

Maintenant bien entendu, elles ont des limites (énergie dans le bas du spectre, ouverture dans l’aigu, mais j’oserais dire, des limites comme toute enceinte. Disons qu’à choisir, il vaut mieux une limite physique, qu’une limite de cohérence, car la musique et l’oreilles sont dix fois plus sensible à l’une qu’à l’autre.
Dans un budget à 35000€, on peut passer des enceintes full range d’occasion, y compris chez Harbeth si on aime d’ailleurs, sans remettre en cause de fait d’avoir un haut niveau d’électroniques en occasion au moins, tout comme on peut passer des biblio plus performantes dans un espace d’écoute plus petit.

(03-16-2020, 10:55 PM)Yami a écrit : [ -> ]Il ne s’agit pas de petites enceintes en général mais des Harbeth p3esr, ce qu’elles font elles le font très bien, mais elles ont beaucoup de limites, et mettre une belle électronique derrière va sublimer ses qualités mais ses limitations seront toujours présentes. Il n’est pas question de brider des enceintes mais quand on a une enveloppe budgétaire de 35 k€, prendre des p3esr et mettre le reste dans l’électronique n’est pas le choix le plus judicieux.

Mais personne ne fait ça, bien entendu, sauf pour en connaitre le résultat par curiosité et pour la "culture" audiophile, comme je l'ai fait.
Bien sûr qu'elles ont des limites, et la principale est la tenue en puissance et l'extension dans le grave qui reste limitée.
La dynamique est également restreinte et on est bloqué pour monter le son dès que la musique est un peu chargée dans le grave sous peine de faire talonner le boomer, et sans espoir d'obtenir l'impact attendu.
Tout ceci exclut toutes les musiques où il y a des nappes électroniques de grave (et il y en a pas mal quand même), non pas qu'on ne puisse pas les écouter agréablement car ça marche bien quand même, mais on perd une partie importante du plaisir qu'on peut trouver dans ces musiques. On s'en rend surtout compte quand on peut comparer avec des enceintes qui n'ont pas cette limite comme les Giya (et beaucoup d'autres).

Mais si on met cela de coté (et aussi, fort probablement, les orchestres symphoniques qui "explosent"), pour une très grande partie de la musique classique, pour le jazz (la contrebasse est forcément tronquée mais ça ne frustre pas vraiment comme avec les nappes de grave), pour l'opéra, et les voix en général, pour le piano, et plein d'autres musiques, ces enceintes dans une pièce de dimensions raisonnables (ma pièce au sous sol fait 20m2) sont tout simplement magiques.

Il y en a surement plein d'autres qui font aussi le job (et également avec leurs limitations), mais franchement, celles-ci sont une option à écouter avant tout achat si les limitations décrites ci-dessus n'en sont pas pour son répertoire musical de prédilection.

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Quelques courbes pour illustrer l'impact dominant de la pièce, et aussi les performances "intrinsèques" des P3esr.

Ci-dessous, les amplitudes comparées à droite, puis à gauche entre les Giya G3 et les P3esr, avec lissage 1/24. 
Ce qui est remarquable, c'est la similitude de la réponse. Elles sont positionnées au même endroit (approximativement puisque c'est pas simple d'avoir l'endroit de l'émission pile poil au même endroit puisque la géométrie des enceintes est très différente), et on voit bien qu'au delà de 150Hz la réponse est extrêmement proche (en fait quasi identique si on considère l'écart de position - le micro lui est par contre exactement au même endroit car il n'a pas bougé entre les mesures).
Et en dessous de 150Hz, au delà de la plus faible amplitude liée à la capacité de l'enceinte, ce sont les modes de la pièce qui dominent la réponse, avec une allure totalement similaire, à droite comme à gauche.




Ci-dessous les mêmes courbes mais en lissage psychoacoustique et avec la réponse des Giya avec et sans correction. On y voit la même chose, bien évidemment.





Sur le decay (ci-dessous uniquement à droite pour éviter la multiplication des graphes), on voit qu'on retrouve le même comportement dominant de la pièce, avec le pic à 85Hz bien visible dans tous les cas. En dessous de 85Hz, on voit que les P3esr n'ont aucun pb d'amortissement car il n'y a plus de niveau de toutes façons, alors que sur les Giya, sans correction numérique, l'amortissement reste insuffisant (malgré la présence des membranes qui améliorent déjà bien le sujet comme expliqué précédemment). Il faut donc bien corriger numériquement pour obtenir ce qu'une enceinte moins généreuse dans le grave arrive à faire "naturellement".

Voie droite P3esr


Voie droite Giya sans correction


Voie droite Giya avec correction numérique


Idem ci-dessous sur le spectro qui est excellent sur les P3esr, et également sur les Giya mais avec l'aide de la correction numérique.





Et comme on pouvait s'en douter, le RT60 qui ne dépend pas des enceintes, mais du local, est "identique" (à la précision de mesure près) quelle que soit l'enceinte utilisée pour le mesurer. 


Que peut-on conclure de ces mesures ?

• Que la pièce est un facteur dominant, car ces 2 enceintes très différentes et qui ont une réponse linéaire dans une chambre anéchoique, présentent le même type de réponse dans la même pièce.
  
• Que la mesure du spectro (qui donne l'amortissement) ne dit rien de l'impact du grave, car il peut être bon, juste parce qu'il n'y a pas de niveau dans cette zone.
  
• Que c'est la combinaison des différentes mesures qui permet de se faire une idée de ce qu'on peut s'attendre à entendre.
  
• Que dans une pièce qui a de "bonnes" mesures, une bonne enceinte a quand même de très bonnes chances de très bien marcher.
  

Salut,
Beau boulot, super, merci pour le partage !
Peut-être que les courbes n'auraient pas été aussi superposables dans le grave avec 15-20 dB SPL de mieux...
Marrant aussi que les courbes soient aussi proches dans le medium et l'aigu, peut-on en déduire que la pièce joue un rôle même à ces fréquences ?

Je pense que c'est en effet le cas. Le traitement passif doit faire, là aussi, son oeuvre, mais d'un autre coté, ces enceintes sont très linéaires dans ces zones et donc pas étonnant que le comportement soit très proche.
De plus ce ne sont que les mesures au sweet spot et les moyennes des 9 mesures montrent une bien meilleure linéarité. Je n'ai pas fait les 9 mesures avec les P3esr car ça n'avait pas vraiment d'intérêt et je préférais écouter de la musique, mais je ne doute pas que le résultat aurait été très similaire (au bémol près, peut-être de la "dispersion" latérale qui est exceptionnelle sur les Giya, alors que les P3esr sont surement plus directives).